Biocarburants : Xavier Beulin n'écarte aucune piste
A l'occasion d'un colloque de l'Institut français du pétrole la semaine dernière, Xavier Beulin, président de Sofiprotéol, de la FOP et vice-président de la FNSEA a rappelé les enjeux et futurs possibles des biocarburants, qui passeront peut-être par les OGM ou les importations. Depuis les lancements en série d'unités de production et la promesse de consacrer des surfaces agricoles grandissantes à ce débouché, l'approvisionnement est au cœur des interrogations. « Nous verrons s'il y a lieu demain de procéder à des importations. Mais c'est avant tout une valorisation française ou communautaire » a indiqué Xavier Beulin, plutôt favorable à un contingentement, à l'image de ce qui se fait aux Etats-Unis ou un taux maximum de biocarburants d'origine brésilienne a été fixé pour protéger cette industrie.
Sur une surface agricole utile européenne de 159 millions d’hectares dans l'UE à 25, M. Beulin estime le besoin de 12 à 15 % des surfaces en 2010 pour satisfaire aux directives européennes d'incorporation, dont 10 M ha en oléagineux pour les biodiesels. « Nous pouvons réaliser le double objectif alimentaire et non-alimentaire» a t-il poursuivi, tout en annonçant pour les prochains jours l'établissement d'une charte filière pour le biodiesel, que devrait suivre une démarche similaire pour le bioéthanol.
Des chartes en biodiesel et bioethanol
La nécessaire amélioration des rendements, qui peut s'appuyer sur des outils techniques (système de cogénération pour les usines par exemple) ne cesse cependant de faire remonter le dossier OGM à la surface. « Il faudra bien qu'on fasse un bilan des biotechnologies, et notamment des OGM. Si nous avons un trop grand différentiel de compétitivité avec le Brésil et les Etats-Unis, il faudra se remettre en question » a déclaré le président de Sofiprotéol, qui laisse la porte entrouverte. Bien que la future origine ou composition des matières premières reste en suspens, la machine est bien lancée puisque les estimations d'investissements sont de 500 M Eur sur la filière biodiesel, et 1 milliard sur le bioéthanol.