Biocarburants : les betteraviers optimistes
Lors de son assemblée, qui s’est tenue le 9 décembre, la Confédération des planteurs de betteraves (CGB) a tenu à montrer que les biocarburants n’étaient pas responsables de la flambée du prix des matières premières intervenue en 2008 et de la faim dans le monde. Il était notamment question, dans la matinée, de débattre sur le rôle que l’Europe doit jouer face à la « demande alimentaire mondiale ». Les intervenants ont mis l’accent sur la capacité du monde à nourrir la planète et sur les réserves de terres disponibles en Afrique sub-saharienne, notamment, à condition que la volonté politique soit à la hauteur des enjeux.
Pour répondre aux objectifs de 7 % d’incorporation de bioéthanol dans l’essence en 2010, la production de bioéthanol ne nécessiterait que 2,5 % des surfaces céréalières françaises et 12 % de celles de betteraves, selon la CGB citant une étude publiée en octobre 2007 par l’ONIGC. « La mise en œuvre du nouveau Règlement Sucre initié en 2006 va aboutir à une baisse des surfaces de betteraves à usage alimentaire. A l’échelle tant européenne que française, malgré le développement de surfaces de betteraves éthanol, les surfaces totales consacrées à cette culture vont stagner ou diminuer », indique la CGB.
Des surfaces éthanol en progression
En revanche, les surfaces de culture de betterave pour l’éthanol vont augmenter de 3 à 4 % sur la prochaine campagne 2009-2010, passant de 349 000 à 360 000 hectares.
La production de bioéthanol est déjà une réalité en France. En 2007, la production a représenté 5,4 millions d’hectolitres et devrait atteindre 9 millions en 2008, réalisée à 50 % à partir de betteraves. Nécessitant un investissement d’un milliard d’euros, cinq nouvelles unités de bioéthanol ont vu ou vont voir le jour (Tereos, Roquette, Cristal Union et AB Bioenergy), tandis que Soufflet a reporté son projet à Pont-sur-Seine dans l’Aube.
Ces nouvelles unités permettront à terme d’atteindre une capacité de production totale de 15 millions d’hectolitres de bioéthanol, et de répondre ainsi à l’objectif national de 10 % d’incorporation en 2015.
La filière éthanol va recevoir une aide fiscale de la part de l’Etat. « A l’issue des débats, tant au niveau interministériel qu’au Parlement, les montants d’exonération ont été réévalués et fixés seulement jusqu’en 2011 (21 euros/hl en 2009, 18 euros en 2010 et 14 euros en 2011) tandis que le date butoir amenant à l’annulation de la défiscalisation en 2012 a été supprimée. En 2009, le soutien fiscal aux filières éthanol s’élèvera à près de 290 millions d’euros », a indiqué Michel Barnier, ministre de l’Agriculture, dans son discours de clôture de l’assemblée. Dans une campagne publicitaire parue dans la journée du 9 décembre, et financée par France Betteraves, la CGB communique sur la place de la France en tant que premier producteur mondial de bioéthanol de betterave, mettant en avant un carburant moins cher de 30 % à la pompe.