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Biocarburants de 2
génération : Futurol entre dans la course

Ce consortium de onze entreprises françaises vient d'être créé officiellement. Le projet de recherche durera huit ans. L'unité industrielle devrait fonctionner à Pomacle (51) dès 2016.

Qu’il s’agisse de bioéthanol ou de biodiesel, la course contre la montre vers la production de biocarburants de seconde génération est engagée. « Il faut que nous soyons présents », déclarait Marion Guillou, p-dg de l’Inra, le 11 septembre dernier à Paris, lors du lancement officiel de Futurol, projet de recherche et de développement de bioéthanol de 2 e génération porté par la société Procéthol 2G. Rassurante, elle a ajouté que la France « était dans les temps ». Les onze partenaires de ce projet ambitieux se sont fixés un objectif : « mettre au point et valider un procédé de production d’éthanol de deuxième génération à partir de lignocellulose, de coproduits agricoles, forestiers, de biomasse ou de résidus ». On ne fabrique plus de bioéthanol à partir de blé ou de betteraves, mais bien de plantes tout entières voire de coproduits. Le projet Futurol a d’entrée de jeu intégré cet aspect multiressources.

Le consortium français possède l’avantage de réunir l’ensemble des partenaires « du champ à la roue », selon l’expression de Dominique Dutartre, directeur général adjoint de Champagne-Céréales et président de Procéthol 2G. Futurol est en effet constitué d’un consortium « recherche » qui doit permettre « de faire tomber murs et barrières entre chercheurs et d’éventuels verrous ». Il réunit Agro industrie Recherches et Développement (ARD), l’Inra, l’IFP et Lesaffre, premier levurier mondial. « Nous ne nous interdisons pas d’autres alliances pour lever d’éventuels verrous technologiques », a souligné Jean Luc Simon, le directeur de la recherche du groupe nordiste. Mais entre Lesaffre et l’Institut Français du Pétrole, les choses ont été bien définies : Lesaffre s’occupera exclusivement de levure et l’IFP exclusivement d’enzymes. Futurol réunit également des industriels : Champagne-Céréales, Tereos et Total, leaders dans leurs domaines d’activités. Enfin, le consortium peut s’appuyer sur deux fonds de développement : celui des betteraviers (la filiale investissements de la CGB) et celui des céréaliers (Unigrains), sans compter l’appui du Crédit Agricole du Nord-Est.

Un projet qui durera au moins huit ans 30 chercheurs seniors, répartis dans les différentes entreprises travailleront sur le projet. Les cinq premières années permettront la mise au point du pilote capable d’utiliser différents types de végétaux ou de biomasse. Il sera construit sur le site agro-industriel de Pomacle-Bazancourt (51) dès cet automne. Il est prévu d’y produire 500 litres d’éthanol/jour. « On sait mal dégrader la lignine des plantes. Notre objectif est donc bien de casser les molécules de lignine pour avoir accès à la cellulose des plantes », a précisé Marion Guillou. Et la p-dg de l’Inra d’afficher l’ambition de Futurol : passer d’un litre d’énergie consommé pour produire neuf litres contre un rapport d’un à deux actuellement.

En production en 2016 ?

« Si les résultats obtenus sont concluants, le projet passera à la construction du prototype (2013-2016) et débouchera sur la production industrielle dès 2016. Le prototype, s’il se construit se fera sur un site du groupe Tereos », a annoncé Bernard Chaud, le directeur des projets chez Tereos. Quant à la future implantation industrielle, « ce sera Pomacle-Bazancourt » qui possède « tous les ingrédients pour un excellent métabolisme industriel », selon les termes de Dominique Dutartre. Futurol bénéficie d’un budget de 74 millions d’euros. Les partenaires du projet apportent 44,1 millions d’euros et l’État (via OSEO) les 29,9 restants.

La France n’est pas seule à s’être engagée dans cette voie. La Hollande, la Suède et l’Allemagne, sans compter les Etats-Unis, sont déjà avancés dans leurs travaux. Angela Merkel, la chancelière allemande a d’ailleurs inauguré le 21 avril dernier « la première usine destinée à fabriquer et à commercialiser à grande échelle du biocarburant Biomass to Liquid (BtL) », issu principalement de résidus de bois à Freiberg (Saxe). Mais elle n’aurait pas encore produit un seul litre de biocarburant jusqu’à présent.

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