Bio : à qui vont profiter les 20% ?
Réagissant à l'information parue dans Les Marchés selon laquelle l'objectif des 20% de bio dans la restauration collective publique aurait disparu de la loi Grenelle (LM du 12 et du 18 juin), Jean-Marc Lévêque, vice-président du Synabio (syndicat national des transformateurs de l'agriculture biologique) nous a mis indirectement en cause, dans un communiqué du 13 juin. « Cette fausse rumeur ne restera qu'un épisode dans la résistance à l'écoute des attentes environnementales et santé des consommateurs», écrit-il. Telle n'était évidemment pas notre intention. Mais nous avons cependant le devoir de remettre quelques données en perspective. Incontestablement, la loi d'orientation du Grenelle de l'environnement va d'abord créer un formidable appel d'air pour les importations de produits bio étrangers. Car si le projet prévoit un passage de 2% à 6% de la SAU cultivée en bio d'ici 2012, il faut bien dire que, malgré les multiples plans précédents (comme le plan Glavany), le bio se traîne en France dans la plupart des filières. Qu'on en juge : le bio représente 0,9% de la production de céréales, 0,7% pour les oléagineux ou encore 0,5% pour les truies reproductrices, selon l'Agence Bio. Dans de nombreux départements du Nord de la France, la SAU en bio ou en conversion ne dépasse pas les 1%. Les producteurs eux-mêmes s'en inquiètent : la FNAB devrait profiter de la réunion du comité opérationnel «agriculture et alimentation biologiques» du Grenelle de l'environnement, ce 25 juin, pour soulever le problème de l'incitation insuffisante à la reconversion.