Bio : à qui profite le décollage des ventes ?
Les produits issus de l’agriculture biologique ne connaissent pas la crise. En GMS, leurs ventes enregistrent même des croissances à deux chiffres. La MDD bio devient une arme essentielle dans la bataille que se livrent les enseignes entre elles et contre le hard-discount. Mais d’où provient la matière première ? La réponse, très stratégique, serait « de France »... à seulement 50 %. Après une stagnation de la production bio en 2008, les conversions pourraient s’intensifier en 2009. Mais en France, « l’écart financier pour le producteur est encore nettement favorable au conventionnel », déplore Claude Gruffat, pdg du réseau de distribution Biocoop. Le premier groupe coopératif français, Terrena, compte 300 agriculteurs bio sur 25 000 agriculteurs adhérents. Pour approvisionner localement ses filières animales bio, comme Bodin qui représente 40 % du marché bio des volailles françaises, le groupe aurait besoin de multiplier par 5 ou 6 ses surfaces collectées en bio (aujourd’hui de 700 hectares). Dans l’objectif de moins dépendre des importations en soja bio brésilien, une commission bio a été créée chez Terrena. Elle vise à démontrer aux agriculteurs que « faire du bio en grandes cultures, techniquement c’est possible », résume Gilles Rambault, responsable de la commission. D’autres filières sont déficitaires, comme le porc, les fruits et légumes ou les légumineuses. Très convoités, les producteurs déjà convertis se voient quant à eux proposer des contrats à long terme.