Bienvenue à la ferme dépasse ses objectifs
Le réseau Bienvenue à la ferme a marqué une nouvelle étape dans l'expansion du tourisme vert en passant de 4 200 adhérents en 2004 à 5 700 en 2006. « L'objectif d'un nouvel adhérent par jour a été largement dépassé depuis le premier congrès de Périgueux il y a deux ans », s'est félicité Jean Laurens, président de Bienvenue à la Ferme, qui s'exprimait la semaine dernière à Saint-Brieuc lors du deuxième congrès national.
Le réseau créé en 1998 à l'initiative des chambres d'Agriculture représente aujourd'hui un tiers du tourisme vert et enregistre une marge de progression importante (+35%). Le tourisme vert correspond à une attente sociétale selon ses promoteurs. « On constate un intérêt grandissant des consommateurs. Ce qui n'était qu'une tendance est devenu une certitude » considère Régis Bessonnet, responsable de la commission « produits de la ferme ». Une fois passé l'enthousiasme initial, reste à déterminer l'orientation que doit prendre cette offre touristique.
Divergences
Le débat a été vif entre les partisans de l'accueil sur la ferme telle qu'elle serait sans ces hôtes de passage et les tenants d'une forme de mise en scène destinée à satisfaire la quête de « paradis perdu » du touriste, selon l'expression de la géographe Sylvie Brunel. « L'authenticité, c'est quelque chose qui se crée. Le touriste cherche un univers un peu régressif. Il veut le retour au passé, mais un passé parfait (...). Les agriculteurs sont bien placés pour apporter cette authenticité », a-t-elle fait valoir. Un point de vue qui a entraîné une réaction immédiate d'un adhérent du Midi, et préfigure les divergences auxquelles est confronté le tourisme vert. « Il faut arrêter de parler de l'agriculture d'avant. Nous ne sommes pas des Indiens (...) Il faut rester nous-mêmes ».
Depuis le lancement des offres de tourisme à la campagne, la diversification a été tous azimuts, du camping à la ferme aux cabanes dans les arbres en passant par les gîtes, des parcs de loisirs aux fermes pédagogiques, des activités autour du bien-être aux anniversaires pour enfants ou casse-croûte pour randonneurs. « Ce type d'activité fait vivre un territoire, crée des dynamiques locales, assure le maintien des services», affirme M. Laurens en prenant son propre exemple. « Ma ferme se situe dans un hameau isolé, à 800 mètres d'altitude. J'ai 4 chambres d'hôtes mais je n'assure pas les repas. Je fais travailler tous les restaurants alentour, sans parler des autres commerces !».