Bien-être : la filière volaille veut infléchir le futur réglement
Le temps presse sur le dossier du bien être en poulet de chair ; l’intervenante de l’Anopa l’a fait comprendre vendredi dernier aux représentants des organisations de producteurs réunis à Paris pour l’assemblée générale publique de cette nouvelle association.
Pour étayer ses contre-propositions au futur règlement devant être voté au deuxième semestre et appliqué dès 2006, l’Anopa a besoin de résultats d’expériences sur le terrain. L’enjeu : trouver au plus vite des critères techniques autres que les seules « pododermatites » du projet. Ces lésions, telles qu’observées par l’Anopa dans des structures de production, rendraient la plupart des lots non conformes à la future législation. Aussi, les organisations sont-elles invitées à fournir au plus vite à l’Anopa plusieurs idées de critères pertinents et facilement mesurables (comme les ampoules au bréchet ou les troubles locomoteurs, suggère-t-elle). Le bien-être est un de ces dossiers complexes qui justifient à eux seuls le regroupement de compétence et de moyens. C’est la vocation première de l’Anopa qui représente déjà plus de la moitié des surfaces de bâtiments d’élevages de volaille de chair en France à travers 25 coopératives et groupements.
Des délais d’adaptation et des contreparties
Exemples de questions soulevées : quel poids au mètre carré est mesuré ? L’échantillon de 200 animaux évalués à l’abattoir est-il représentatif ? Quel rôle aura le vétérinaire en cas d’anomalie ? Qui sera responsable ? Enfin, les industriels pourront-ils augmenter de 10 % leurs prix de reprise afin de maintenir la rémunération de l’éleveur ?
L’Anopa n’a pas lésiné sur les simulations de revenu en fonction de densités d’élevage allant de 42 kg/m2 (densité actuelle) à 30 kg/m2, ni sur la critique des évaluations d’impact de Bruxelles, ni sur l’analyse des mortalités. Elle discute les critères d’évaluation des bâtiments qui autoriseraient un éleveur à augmenter sa densité à 38 kg/m2. Ces données sont les teneurs en gaz azoté et carbonique, qui non seulement seraient difficilement mesurées, mais devraient aussi être archivées trois ans. Elle leur oppose la température et l’humidité relative, s’appuyant sur une récente étude.
Bref, l’Anopa ne manque pas d’arguments pour demander des échéances plus lointaines d’entrée en vigueur des textes et une contrepartie financière. Reçue par le ministre de l’Agriculture la veille de son AG, la nouvelle association a affirmé son intention de rechercher une position commune à toutes les structures de production françaises, et se prépare à approcher les associations de protection des animaux, dont la tendance est de prôner les modes d’élevage propres aux labels rouges.
Quel que soit le règlement, l’Anopa défendra une approche collective du bien-être s’appuyant sur les démarches Agriconfiance ou Afnor.
L’Anopa accueille toute organisation économique (coopérative, groupement, association, syndicat…) de production de volailles standard ou certifiées (les Label Rouge étant représentés au Synalaf) à vocation technico-économique et gérant leurs relations contractuelles. Son objet consiste à les représenter auprès des organisations professionnelles et des instances publiques, à promouvoir la performance économique de la production ainsi que l’organisation interprofessionnelle de la filière volaille de chair.