Bien-être animal : « Appliquons la loi, condamnons les maltraitances »

Jacques Poulet, directeur du pôle animal de Coop de France.
Les Marchés Hebdo : L'Assemblée nationale a voté un changement du Code civil qui donne aux animaux la qualité d'êtres vivants doués de sensibilité. Qu'en pensez-vous ?
Jacques Poulet : J'ai lu dans la presse : « Les animaux ne sont plus des meubles. » C'est une mauvaise interprétation de la loi. Un « bien meuble », au sens juridique, n'a rien à voir avec le mobilier. Il existe déjà quatre textes de loi qui protègent le statut de l'animal : le Code de l'environnement, le Code rural, le Code pénal et le traité d'Amsterdam. L'arsenal juridique existe déjà, je ne comprends pas pourquoi on a besoin de cet amendement.
LMH : Pourquoi être contre s'il ne change rien ?
J. P. : C'est une position difficile d'être contre ce type d'évolution, mais appliquons déjà la loi existante. On ne peut pas laisser croire que les animaux ne sont pas protégés. Avec cet amendement, les associations, au nom de ce qu'elles jugeraient être de la maltraitance, vont multiplier les plaintes. Mes craintes, c'est que l'on crée un système financier, où les plaignants seront indemnisés. Une véritable machine à sous, alors que l'arsenal juridique permet déjà de protéger les animaux. Appliquons la loi, condamnons les maltraitances et travaillons sur les vrais sujets, comme l'abattage rituel sans étourdissement pour lequel il faut prendre des décisions.