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Beurre : une évolution à court terme incertaine

Alors que les négociations sur le prix du lait ne parviennent pas à aboutir, le marché du beurre présente une évolution particulièrement difficile à prédire, tant les évènements prévus en 2004 peuvent interférer sur son équilibre.  

Faute de quorum, le dernier conseil de direction de l’Onilait, prévu jeudi dernier, n’a pas pu se tenir. La FNPL, toujours en désaccord avec les transformateurs au sujet du prix du lait, n’a pas souhaité y participer.

Le marché du beurre dans l’incertitude

Plus généralement, le marché des produits laitiers sera confronté cette année à de nombreux bouleversements. En particulier, le marché du beurre fait face à trois inconnues majeures, dont dépendra en partie son évolution : la baisse (de - 7,5 %) du prix d’intervention à partir du 1er juillet, l’arrivée dans l’Union des 8 nouveaux pays adhérents, ainsi que le retour sur le marché mondial de l’Australie, en retrait en 2003 suite à l’épisode de sécheresse…

Lors du second semestre 2003, le marché européen avait retrouvé un peu de couleurs, principalement grâce à une reprise significative des exportations. Ainsi, les volumes expédiés vers les Pays Tiers ont progressé de 50 % par rapport à 2002, et se sont élevés à 150 000 tonnes sur le premier semestre, selon l’Institut de l’Elevage. Les demandes de certificats à l’exportation étaient proches des

35 000 tonnes/mois en juillet et en août, ce qui a conduit la Commission a diminué de 4 % le montant des restitutions fin août. Le cours du beurre sur les marchés intérieurs a pu progresser, et en France, la cotation Onilait atteignait les 3 060 euros/tonne en fin d’année.

Mais cette embellie n’aura finalement duré qu’un semestre. Ainsi, en début d’année 2004, la cotation a entamé un repli significatif, pour passer en semaine 7 sous son niveau de 2003, à 2 940 euros/tonne. L’intervention a été ouverte à la fin du mois de janvier. L’incertitude dans laquelle sont plongés les opérateurs semble peser sur le marché, et les contrats passés prennent déjà en compte la baisse du prix d’intervention de juillet.

L’arrivée des PECO change la donne

L’arrivée des PECO n’est pas sans entraîner quelques perturbations sur le marché communautaire. Ainsi, la Commission a décidé de limiter la durée de validité au 30 avril des certificats d’exportations délivrés entre le 16 janvier et le 31 mars, afin qu’au moment de l’entrée des nouveaux adhérents, les opérateurs de l’UE à 15 ne détiennent pas des certificats à taux élevés. À partir du 1er avril, une nouvelle limitation de validité ainsi qu’une baisse des restitutions à la date d’entrée des nouveaux membres est à envisager, en anticipation de la baisse des prix d’intervention le 1er juillet.

De plus, les négociations à l’OMC pour établir de nouveaux contingents de l’UE à 25, qui n’auront pas trouvé d’issues avant le 1er mai, indiquent que l’année GATT en cours se terminera avec les contingents des 15 pays membres.

Enfin, la Commission envisage de mettre en place une procédure d’adjudication pour fixer les taux de restitution, et de généraliser des preuves d’arrivée à destination (PAD) à tous les produits laitiers.

Si les discussions sur les taux de restitutions ont quelque peu stagné, le dossier sur les PAD avance, malgré la pression de la délégation française. Les PAD seraient une contrainte de plus pour les exportateurs.

Un autre facteur d’incertitude pour le marché est l’importance des stocks d’intervention (200 000 tonnes fin 2003, soit 10 % de hausse par rapport à 2002), qui pèseront sans aucun doute sur le marché dans les mois à venir.

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