Beurre : 2006 s’annonce mitigée
En 2006, le secteur laitier évoluera en partie sous l’effet de la PAC. La baisse du prix d’intervention, des aides,... sont autant d’éléments qui influenceront le marché du beurre en 2006.
Des stocks publics encore importants
Selon le nouvel Office du lait, les stocks publics de beurre ont diminué en 2005, mais restent importants. A 36.400 t, les offres européennes sont restées inférieures au plafond fixé par la commission à 60.000 t. Elle ont cependant augmenté de 13.800 t sur une même période allant du 1er mars au 31 août, compte tenu surtout de la progression des apports irlandais (+8.000 t). Les principaux pays fournisseurs sont l’Irlande, suivie de l’Espagne, l’Italie, la Pologne et l’Estonie. Aucune offre n’a été déposée en France et en Allemagne.
40.000 t de beurre sont sorties du stock public, dont 30.000 t dans le cadre du règlement beurre pâtissier glacier et 10.000 t pour utilisation libre. Le programme d’aide aux personnes les plus démunies a aussi permis de vendre 34.000 t.
Fin 2005, le stock physique
atteignait 123.000 t, soit 40.000 t de moins qu’en 2004. En France, il reste un peu moins de 1.600 t, réservées au programme d’aide aux plus démunis de cette année. Les entrées en stockage privé dans l’UE ont été estimées à 146.500 t, soit une augmentation de 20.000 t par rapport à la campagne précédente. Les principaux pays fournisseurs restent les Pays-Bas et l’Allemagne, avec chacun 35.000 t contractualisées. En France, les entrées ont augmenté de 8.000 t, pour s’établir à 28.000 t.
Nouvelles baisses des aides en 2006
Les nouvelles conditions du contrat de stockage privé ont été votées jeudi dernier. Sans grande surprise, les taux d’aides sont en baisse. Pour les frais fixes, il passe à 17,64 euro/tonne, contre 17,92 euro/tonne précédemment. L’aide pour les frais d’entreposage diminue de 2 centimes pour s’établir à 0,31 euro/tonne/jour. Enfin, le taux pour les frais financiers s’élève à 2,50 % (au lieu de 2,25 %) calculés sur 90 % du prix d’intervention. Ce dernier poursuit comme prévu son repli, et s’installera à 2.595,20 euro/tonne à partir du 1er juillet prochain. A 50.000 t, le plafond des volumes pouvant faire l’objet de stockage public à prix plein a lui aussi été revu à la baisse.
L’année s’annonce mitigée
Selon l’Office, les fabrications de beurre diminueraient de 0,7 % sur 2006. A cela s’ajouteraient les sorties de stocks publics pour les plus démunis et les stocks achetés par le secteur pâtissier-glacier. Les besoins en stockage public risquent ainsi de dépasser la barre des 50.000 t. Plus sollicité, le stockage privé ne devrait donc pas se réduire en 2006. La consommation non aidée continuerait à se replier, tandis que les volumes utilisés par la pâtisserie seront au mieux maintenus. Enfin, compte tenu de la faiblesse actuelle du commerce extérieur, une baisse des exportations est prévue.
L’équilibre du marché apparaît donc fragile. Un peu moins d’exportations ou une hausse de la production entraîneraient un repli des cours sous le seuil du prix de soutien. A l’inverse, une hausse des fabrications de fromage ou de poudres grasses, ou encore de faibles importations influenceront positivement les prix.