Bétail : le ministère rallonge les aides pour les commerçants
Les responsables de la fédération de l’industrie en gros des viandes (FNICGV) et de la fédération des commerçants en bestiaux (FFCB), qui tenaient leur Congrès jeudi et vendredi derniers à Angers, n’ont pas caché leur agacement de constater l’absence de leurs autorités de tutelle. Michel Barnier retenu par la préparation de la présidence française, les professionnels du bétail et de la viande comptaient sur son directeur de cabinet Michel Cadot. Mais celui-ci s’est également excusé, au grand dam des présidents Dominique Langlois et Gérard Poyer. C’est donc le conseiller technique Jérôme-André Gauthier qui s’est livré au délicat exercice de répondre aux préoccupations des fédérations, dans une ambiance plutôt fraîche. Alors que les commerçants sortent de deux années de crise liées à la fièvre catarrhale (20 000 foyers et 82 départements touchés), le conseiller productions animales n’était pas venu les mains vides. Jérôme-André Gauthier a annoncé le doublement des aides réservées aux opérateurs de commercialisation pour 2007. De 3 millions, l’enveloppe sera portée à 6 millions d’euros.
OMC : ça avance
Pour le reste, les opérateurs de la filière bétail-viande ont eu peu de réponses à leurs interrogations, notamment sur l’harmonisation des mesures de sécurité liées à l’ESB. Le conseiller a cependant indiqué que l’AFSSA avait été saisie pour savoir si la mesure de classement MRS des crânes de petits ruminants à partir de 6 mois (contre 12 mois dans les autres pays ), pourrait être levée.
Les adhérents de la FNICGV et de la FFCB avaient placé leur Congrès sous le signe de la présidence française de l’UE. Avec une question sous-jacente : la France pourra-t-elle influencer les négociations sur le « bilan de santé » et la réforme à mi-parcours ? Jérôme-André Gauthier a assuré que c’était l’ambition de Michel Barnier. Le ministre devrait notamment défendre le principe du nouvel article 68 (ex-69), qui permet aux Etats-membres « de soutenir certains secteurs présentant un intérêt particulier pour l’environnement et les territoires. » Son conseiller a précisé que, concernant l’élevage, le ministre affichait deux priorités : un soutien au secteur ovin et la mise en place d’un soutien à l’herbe. Il reste que compte tenu des nombreuses autres priorités (le bio notamment), l’enveloppe finale risque d’être maigre.
Enfin le représentant de Michel Barnier a rappelé la « détermination française » sur l’OMC. « Nous l’avons dit : l’accord devra être équilibré ou il n’y aura pas d’accord », a-t-il répété. L’exposé présenté précédemment par Jean-Luc Mériaux, le secrétaire général de l’union européenne des entreprises bétail et viande (UECBV), sur l’état des négociations en matière de viande a plutôt donné l’impression que l’on s’approchait d’un accord sur le dossier. « La question agricole n’est plus le principal obstacle à un accord. C’est plutôt sur la question de l’industrie et des services que les négociations achoppent », a observé Jean-Luc Mériaux.