Bétail : fin de marché à Valenciennes
Le marché aux bestiaux de gros bovins de Valenciennes (59) vient de cesser toute activité depuis le 1 er janvier. Il faisait partie des quinze marchés nationaux de référence européenne en matière de gros bovins. La société de gestion du complexe alimentaire de Valenciennes (SAGCAV), présidée par Jean-Pierre Pessot, qui gère notamment l’abattoir et le marché, l’a décidé en décembre dernier avec l’aval du syndicat des marchands de bestiaux.
Le marché aux bestiaux de Valenciennes, qui se tenait chaque mercredi, a vu en effet diminuer régulièrement son activité. En 2001, il y avait encore près de 14 078 gros bovins viande échangés à Valenciennes, contre 10 000 en 2005. Depuis, le chiffre n’a fait que baisser (7538 gros bovins viande échangés en 2006, 5348 en 2007 et 1614 en 2008 !)
Arras est devenue l’unique référence
Ces dernières années, Valenciennes ne pesait plus grand-chose par rapport à Arras, autre marché de la région Nord-Pas-de-Calais et qui demeure désormais l’unique marché de référence de la région Nord-Pas-de-Calais en matière de gros bovins, avec plus de 20 000 animaux échangés par an. D’ailleurs, le marché aux bestiaux d’Arras a été le seul marché national à connaître une croissance des animaux échangés (+10 % en 2007 et +5 % en 2008).
Pour Jean-Pierre Pessot, « la baisse de fréquentation du marché tient à la fois à une modification du métier de marchands de bestiaux (ils deviennent de plus en plus transporteurs pour les industriels) et des distorsions de concurrence entre marchés. Le marché du Cateau-Cambrésis tout proche possède en effet des règles beaucoup moins contraignantes notamment sur le plan sanitaire, sans compter les financements des communautés d’agglomération » assure-t-il.
La disparition du marché de Valenciennes aura-t-elle des conséquences à terme sur l’activité de l’abattoir qu’on dit depuis longtemps en sursis ? « Absolument pas ! », réaffirme Jean-Pierre Bessot. L’entrée en fonctionnement des nouvelles installations d’abattage du groupe Bigard à Feignies près de Maubeuge n’aurait pas eu de répercussions sur la fréquentation du marché. Par contre, le départ des Ets Soudreau de Valenciennes à Douai lui a permis de créer une nouvelle cheville à Valenciennes depuis avril 2008. Elle achète une quarantaine de bêtes par semaine provenant des marchés de Rethel et d’Arras et qui reviennent à… Valenciennes !