Bernard Reynès contre le travail dominical
Bernard Reynès, député de la XV e circonscription des Bouches du Rhône, maire de Chateaurenard et par ailleurs président du groupe d’études sur le commerce non sédentaire et le commerce de proximité à l’Assemblée nationale, a adressé un courrier à Nicolas Sarkozy, pour notifier son opposition au projet de Loi Maillé. Cette loi préconise l’assouplissement des règles du travail dominical sur des zones touristiques ou d’attractivité commerciale exceptionnelle, sur dérogation du préfet, après avis du conseil municipal ou du président de la communauté de commune concernés. Le texte prévoit une durée d’expérimentation de cinq ans.
Quel pouvoir d’achat supplémentaire ?
La position de Bernard Reynès s’appuie sur la situation économique : « Dans un contexte de tensions économiques, qui pèsent sur le pouvoir d’achat de nos concitoyens, il est évidemment tentant d’inscrire dans le travail dominical un objectif de relance de la croissance, par une relance de l’activité commerciale. Mais au nom de quel miracle économique l’ouverture des commerces le dimanche offrirait aux Français un pouvoir d’achat supérieur qui leur permettrait de consommer la semaine et ce jour supplémentaire ? Le pouvoir d’achat n’est pas extensible, et il faut bien être conscient que ce que dépenseront les Français le dimanche, ne le sera plus la semaine. Au détriment bien sûr, du commerce de proximité et des centres villes. Ce dernier serait évidemment le grand perdant de cette libéralisation du travail dominical (…) Je ne peux admettre que cette proposition de loi anéantisse les efforts accomplis par les élus locaux, qui se battent au quotidien pour préserver leur cœur de ville, leur identité et leurs commerces, principaux vecteurs de lien social et d’animations ! »
Bernard Reynès fait également référence à des considérations d’ordre social, des enjeux sociétaux avant de conclure : « Il s’agit bien là des premiers pas vers la généralisation inéluctable du travail dominical. Pour toutes les raisons invoquées précédemment, je pense que cela ne serait vraiment pas raisonnable. » Bernard Reynès avait déjà indiqué son point de vue à Hervé Novelli, la semaine dernière à l’occasion de la venue du secrétaire d’État au commerce, artisanat et PME à St Rémy de Provence.