Belgique : prison avec sursis dans l’affaire de la dioxine
Quatre dirigeants d'entreprises à l'origine de la crise du poulet à la dioxine en Belgique en 1999 ont été condamnés lundi à des peines de un et deux ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Gand, après quatre mois de procès. En mai 1999, de la dioxine, un produit hautement cancérigène, avait été découverte dans des farines pour la volaille et le bétail, contaminant du même fait toute la chaîne alimentaire. Ce scandale provoqua à l’époque la démission de deux ministres belges et coûta pas moins de 650 millions d'euros à la Belgique. Près de dix ans plus tard, Jan et Lucien Verkest, dirigeants de la société Verkest qui livra des graisses contaminées, ont été condamnés à deux ans de prison avec sursis. Dans son jugement, long de 235 pages, le tribunal a considéré que les Verkest avaient mélangé des graisses animales et des graisses « techniques » (servant de lubrifiant dans l'industrie) sans en avertir leurs clients. Ces graisses contaminées s'étaient retrouvées dans les farines pour animaux. Verkest avait acheté ces graisses contaminées à l'entreprise Fogra, établie dans les Ardennes belges. Ses dirigeants, Jacques Thill et sa soeur Jacqueline, ont quant à eux écopé d'un an de prison avec sursis. Le tribunal correctionnel belge a motivé le sursis par l'absence de passé judiciaire des quatre prévenus. Survenant quelques années après la crise de la vache folle au Royaume-Uni, l'affaire de la dioxine en Belgique a été l'un des scandales alimentaires les plus retentissants de ces trente dernières années en Europe, avec celui de l'huile frelatée en Espagne, découvert en 1981, ainsi que du vin frelaté à l'antigel en 1985 en Autriche.