Banane : Guadeloupe et Martinique se relookent

Un an et demi après le cyclone Dean, qui avait détruit 100 % des plantations martiquinaises et 50 % de celles de Guadeloupe, la banane de Guadeloupe et Martinique fait « peau neuve », avec une nouvelle identité graphique, présentée jeudi dernier à Berlin, lors du salon Fruit Logistica 2009. Une évolution « sans révolution » pour la banane la plus appréciée des Français…
Si le potentiel de production n’a pas encore retrouvé son niveau normal depuis le cyclone Dean, le marché représentait 29 % des volumes du marché français fin 2008, et l’UGPBAN (l’Union des groupements de producteurs de banane de Guadeloupe et Martinique) compte bien prendre une place conséquente sur le marché européen, pour « mettre du contenu derrière cette image de la Banane de Guadeloupe et Martinique », déclare Philippe Ruelle, le directeur général du groupe. L’enjeu : entériner la préférence des Français, et la faire apparaître en rayon.
Bientôt à la télévision
Après la communication autour de la banane des îles que « rien ne peut battre », l’UGPBAN veut raconter une nouvelle histoire en 2009, celle du renouveau de la filière, et du soin qu’elle apporte au fruit, le soin du planteur au consommateur. Le sticker prendra en effet la forme d’un timbre (voir illustration), « qui montre au consommateur que notre banane lui est directement adressée », explique Sylvie Latour, directrice marketing de l’UGPBAN. A la manière d’une lettre à la poste, le consommateur recevra donc sa banane sur l’étalage. « Si dans les six mois tout se passe bien pour l’identification dans les rayons, nous passerons, au printemps 2009, à une campagne d’affichage 4/3, en espérant utiliser le support TV dès cet automne », ajoute Sylvie Latour.
Ces nouvelles ambitions correspondent à l’essor de l’UGPBAN, détenteur depuis décembre 2008 de Fruidor, premier réseau français de mûrisserie. « Après Dean, il était difficile de reprendre notre place, car on ne pouvait plus servir le client européen. Pour peser d’un poids conséquent sur le marché européen, nous allons attaquer les marchés qui ne recherchent pas forcément l’origine mais la qualité », explique Rémy Pigou, le directeur commercial. Cameroun, République Dominicaine : l’UGPBAN a décidé de s’ouvrir à d’autres origines, pour mettre les planteurs « en direct du marché », avec un axe développement durable renforcé à l’import. Aujourd’hui, la consommation française par an est de 8,5 kg en moyenne, soit environ 530 000 t de bananes.