Baisse des prix : le bœuf attend une exemption
Les viandes de boucherie échapperont-elles à la baisse des prix en septembre ? Aucune réponse n'est apportée à ce jour. Mais, les professionnels espèrent une issue favorable. Pour le porc, l'affaire est entendue. Il sort du champ d'application de l'accord signé le 17 juin entre industriels et distributeurs. La DGCCRF et l'Ania se sont entendues sur ce point, il y a un mois.
Afin que « l'exception reconnue au porc soit étendue à l'ensemble des viandes de boucherie », la FNCBV, le Sniv et la FNICGV ont envoyé fin juillet un courrier à l'administration. Les deux espèces connaissent une même flambée des cours, avancent-ils, chiffres de l'Ofival à l'appui. La viande de porc a gagné 12,95 % en un an, celle de bœuf a enregistré une hausse de 11,50 %. Cela « rend inévitable un ajustement tarifaire à l'automne ». De plus, les deux filières ont « subi de plein fouet » l'application de la taxe destinée à financer l'équarrissage.
Grosses marges arrière
D'autres particularités du secteur de la viande bovine sont mises en avant, dans cette lettre adressée à la DGCCRF et à la DPEI. « Les viandes ne sont pas des produits manufacturés, mais le plus souvent simplement hachées, tranchées et présentées fraîches, réfrigérées et surgelées», soulignent les trois organisations syndicales. « Même dans les quelques cas de produits élaborés vendus sous marque d'entreprise, la matière première représente l'essentiel du prix de revient. »
Très tôt, la FNICGV a pris ses distances vis-à-vis de la proposition de baisse des prix du ministre de l'Economie Nicolas Sarkozy. Lors d'une audition, le 10 juin, elle a jugé les taux de marges arrière pratiqués par la grande distribution « démesurés par rapport à la valeur des produits et à leur niveau d'élaboration ». Des propos étayés par les résultats de l'observatoire économique des prix dans la filière bovine, établi par l'Ofival. Ceux-ci montrent que la marge semi-nette du rayon boucherie LS des hypermarchés est supérieure à 20 % du CA. Elle a augmenté de trois points au 1er trimestre 2004 en glissement annuel. Par rapport à 1999, la progression est de 6,1 points, ce qui représente 49,4 % de hausse en valeur.