Aviculture : les réactions en chaîne de la crise
La filière avicole française va souffrir des retombées de l’alerte à la grippe aviaire, bien que celle-ci ne repose pour le moment que sur un principe de précaution que les professionnels jugent parfois trop rigoureux. Ils déplorent surtout la médiatisation de cette affaire, transformant en crise ce qui n’était que prévention. Les communiqués rassurants publiés par la suite auront sans doute à terme un effet apaisant, mais il faudra attendre un temps encore indéterminable (on parle de 5 à 6 mois à partir du moment où la preuve de l’innocuité sera faite) avant que la volaille et même l’œuf se refassent une virginité sanitaire dans l’esprit du consommateur. C’est au niveau de la distribution que la crise a été le plus immédiatement ressentie, avec une répercussion presque aussi rapide au stade de gros. C’est maintenant aux abattoirs de réduire leur activité, donc leurs approvisionnements. De la réduction des mises en place qui s’en suivra, découlera celle des fabrications d’aliment volaille. Or, l’aviculture est le premier poste de FAB en France avec quelque 9 miot par an, assez loin devant le porc, 7 miot. Les fabricants d’aliments, dont la production s’érode depuis quelques années voient donc arriver avec une inquiétude légitime cette menace. Et comme l’alimentation animale représente le premier débouché intérieur pour notre production céréalière, cette filière a, elle aussi, du souci à se faire, dans une conjoncture déjà difficile.