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Avec CMA-CGM, le homard voyage en classe affaires


> Une partie du conteneur contient un système de réfrigération, de filtration et de purification de l'eau.
CMA-CGM et la société Emyg viennent de présenter Aquaviva à Seafood Expo à Bruxelles. Ce nouveau conteneur doit révolutionner le transport des mollusques et crustacés.

Après cinq années de recherche et de tests, le groupe CMACGM a présenté un tout nouveau conteneur adapté au transport de homards vivants à l'occasion du dernier salon Seafood. Cette nouvelle technologie pourrait être étendue aux coquillages et crustacés vivants (kingcrabes, huîtres ou moules…).

Les derniers tests se sont déroulés entre Prince Edward Island dans le golfe du Saint-Laurent (Canada) et Rotterdam. À l'issue d'un transfert qui se déroule en moyenne en douze jours (y compris le débarquement des homards), les tests se sont révélés extrêmement encourageants, selon CMA-CGM et Emyg les deux initiateurs de ce nouveau projet présenté le 26 avril dernier à Bruxelles.

Ce conteneur de nouvelle génération de 20 pieds est totalement étanche. Il est partagé en deux parties distinctes communiquant entre elles et permettant à l'eau de circuler en permanence. L'une permet le stockage de 2800 homards, alignés douze par douze dans des alvéoles individualisés dans leur emballage de polystyrène, et l'autre partie du conteneur contient un système de réfrigération, de filtration et de purification de l'eau. C'est ainsi que durant le transport, les 6 tonnes d'eau purifiée en continu embarquées dans chaque conteneur, circulent sans interruption en permanence dans les alvéoles, tout en maintenant une température de 1 à 2 °C.

Respect du bien-être animal

Dans ce projet dénommé Aquaviva, le groupe marseillais s'est appuyé sur le leader français de la purification et de l'oxygénation par micro-bullage sous pression dans l'aquaculture. Créée en 1996 et implantée à Carnoux-en-Provence, près de Cassis, la société Emyg est devenue le leader de la purification dans la conchyliculture française et a étendu son

” savoir-faire dans le stockage de crustacés vivants. Sa technologie est brevetée dans 148 pays à travers le monde.

Une empreinte carbone neuf fois moindre qu'en avion

Giancarlo Fagano et Mauricio Bonilla, respectivement président d'Emyg et directeur commercial de CMA-CGM, sont persuadés que ce nouveau conteneur marque une avancée importante dans le transport des crustacés et coquillages, traditionnellement effectué par avion. « Non seulement notre empreinte carbone est neuf fois moindre sur celle de l'avion, mais nous respectons pleinement le bien-être de l'animal. Le taux de mortalité varie entre 5 à 8 %. Il est très inférieur à celui du transport aérien », justifie le directeur commercial de CMA-CGM. Le homard est en effet un animal difficile à transporter : « au bout de quatre heures de stress, il commence à produire de l'ammoniac, contribuant ainsi à une intoxication rapide de l'animal », poursuit-il.

Autre avantage, les deux promoteurs rendent également la nouvelle technologie mobile : pas d'interruption dans la chaîne de vie entre l'embarquement des crustacés et le consommateur, pourvu que des viviers accueillent les homards au moment du débarque-ment. Après avoir démontré la faisabilité de ces nouveaux transferts, il ne reste plus qu'à CMA-CGM à trouver les premiers partenaires pour qu'à Noël les consommateurs européens puissent déguster du homard canadien déstressé...

DE L'OCÉAN À L'ASSIETTE

Avec son procédé Innopure, Emyg assure être en mesure de remplir les trois fonctions clés du traitement de l'eau : oxygénation, filtration et optimisation de la circulation. Les micro-bulles produites sous-pression forment ainsi un nuage permettant de filtrer les particules polluantes sous le micron avec un débit d'eau allant jusqu'à 100 m3 par heure. La finesse des bulles offre également une dissolution de

l'oxygène dans l'eau extrêmement qualitative. Selon Mathieu Hovanessian, directeur des ventes chez Emyg, il respecte « la chaîne du vivant », allant de l'océan à l'assiette. Emyg a réalisé un chiffre d'affaires de 4,5 millions d'euros en 2015 et emploie seize salariés. La société a déposé cinq brevets spécifiques sur sa technologie.

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