Ascension des signes de qualité alpins
L'association César (cabinet d'études pour les structures agroalimentaires régionales) qui pilote les signes de qualité dans les Alpes, a tenu son assemblée générale la semaine passée, dressant un bilan positif des démarches pour les ovins, les bovins, et plus mitigé pour les porcs. La progression la plus importante a été réalisée pour l'AOC/IGP « Agneau de Sisteron » : +48% des agneaux labellisables (62 434) par rapport à 2003 et +83 % des agneaux labellisés (35 205). Cependant, la poursuite de la progression des bêtes sous Label reste conditionnée à l'étalement de la production qui doit se caler sur la demande. « La désaisonnalisation est un énorme enjeu, souligne Gilbert Goletto président de César, pour le développement du Label. Les éleveurs sont incités à décaler les agnelages en particulier sur les mois de juillet et août. Mais c'est délicat en raison de la transhumance. Les méthodes de travail ancestrales sont difficiles à faire évoluer mais nous pouvons encore espérer recruter des éleveurs indépendants ou voir des évolutions à travers l'alliance Arcos». Concernant l'IGP, la validation du dossier aurait dû intervenir en juin. Mais avec les modifications des règlements liés à l'OMC, la décision définitive au niveau européen a été reportée de six mois. Au niveau français, un arrêté provisoire a été pris en décembre 2005, qui accorde la protection du nom.
Par contre, la CCP Agneau de Manon piétine par manque de reconnaissance commerciale. Son devenir est incertain en raison des évolutions des politiques qualité nationales. Concernant la viande bovine, la marque « Patur'Alp » en deuxième année d'utilisation, a progressé de 30% entre 2004 et 2005. 467 bêtes qui ont été vendues sous cette dénomination avec une forte progression pour les vaches. Un des objectifs prioritaires de César est d'avancer dans la voie de la contractualisation amont/aval. Enfin, l'association accompagne la démarche «CCP Porc de montagne» dans le cadre d'une initiative nationale. 3 000 truies ont été engagées l'an dernier dans les départements des Alpes et du Vaucluse. Pourtant, cette démarche trouve ses limites dans la problématique de l'abattage : une partie des porcs, abattue en zone de plaine, ne pouvant bénéficier de l'appellation montagne.