Appel à l'ONU en faveur des biocarburants
Le Brésil, les Etats-Unis, la Chine et l’Union européenne ont lancé vendredi dernier à l’ONU une initiative conjointe pour promouvoir le développement du marché international des biocarburants. Ces pays, auxquels se sont associés l’Inde et l’Afrique du Sud, ont annoncé lors d’une conférence de presse la création d’un Forum international des biocarburants visant à augmenter la production, la distribution et l’utilisation de produits alternatifs aux carburants fossiles. « Les biocarburants constituent une alternative économique viable pour remplacer partiellement et immédiatement les carburants fossiles», a déclaré l’ambassadeur du Brésil aux États-Unis, Antonio Patriota.
« L’introduction des biocarburants est très profitable à la fois pour les pays développés et ceux en voie de développement », a ajouté le diplomate. « En travaillant ensemble, nous serons capables d’identifier des moyens pour aider les pays ayant un potentiel pour devenir des fournisseurs importants d’énergie», a ajouté le secrétaire d’État adjoint américain, Thomas Shannon. Les participants à ce Forum international des biocarburants doivent se réunir régulièrement dans les mois prochains et ouvrir la voie à une conférence internationale sur ce thème, au Brésil, en 2008.
George W Bush cette semaine au Brésil
Cette nouvelle initiative a été lancée quelques jours avant le voyage du président américain George W. Bush du 8 au 14 mars en Amérique du Sud. Il se rendra notamment au Brésil où il doit rencontrer son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. Les deux hommes aborderont notamment la question des taxes américaines sur l’éthanol brésilien, que Brasilia souhaiterait voir baisser. Le Brésil et les États-Unis contrôlent en effet environ 70 % du marché mondial de l’éthanol, mais des pays comme la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud ont également un énorme potentiel de développement dans ce domaine.
Selon M. Patriota, les biocarburants comme l’éthanol peuvent contribuer à réduire de manière drastique la dépendance énergétique des pays en voie de développement, à redresser leur balance commerciale et à économiser ainsi de l’argent pouvant financer la santé, l’éducation et le développement. Ils peuvent aussi aider à créer de nouvelles sources de revenus et réduire les mouvements de population vers les villes, a-t-il assuré. Pour les pays développés, l’éthanol peut permettre d’augmenter la sécurité énergétique et favoriser la réduction des gaz à effet de serre, a poursuivi M. Patriota.
Le Brésil, qui pourrait produire assez d’éthanol pour remplacer 10 % de la demande en essence pour les 20 prochaines années selon un projet rendu public récemment, a offert ses conseils dans ce domaine à plusieurs pays en voie de développement.
Le projet brésilien, qui associe le gouvernement de Brasilia et la compagnie pétrolière nationale Petrobas, doit multiplier par 15 le volume de production d’éthanol à partir de canne à sucre.
Le succès de ce biocarburant au Brésil, où plus de 2,7 millions de véhicules l’utilisent, s’est appuyé sur une campagne marketing d’envergure depuis 2003 en faveur des voitures qui consomment soit seulement de l’éthanol, soit un mélange d’éthanol et d’essence.