AOC : quand les producteurs s’inquiètent du coût des contrôles
Lors de son assemblée générale, qu’elle tenait le 4 septembre dernier à Besançon, la fédération nationale des AOC laitières (FNAOC) a fait part de ses inquiétudes quant au coût des contrôles dans la nouvelle réglementation. Comme on le sait, les AOC, depuis la réforme de la politique des signes officiels d’origine et de qualité, sont contrôlées par des organismes tiers, indépendants. Si aujourd’hui, tout le monde est persuadé du bien fondé de ces contrôles, il n’en demeure pas moins une certaine incompréhension sur le prix à payer.
« Nos producteurs et nos entreprises sont soumis à une accumulation de contraintes administratives de toute nature et de surcoûts afférents tout à fait considérables, fait remarquer Bernard Pellicier président de la Fnaoc dans son rapport moral. Dans ce contexte, il est du devoir de l’Inao de réduire la voilure. Nos filières vont devoir assumer plusieurs dizaines d’euros/tonnes en frais supplémentaires générés par les nouvelles procédures de contrôle. Dans le même temps, le travail de l’Inao dans nos filières va se réduire, il est donc nécessaire de bénéficier d 'une réduction des cotisations Inao ». De fait, les producteurs ont l’impression qu’il y a « empilage » de contrôles, ce qui fait dire à Marion Zalay, directrice de l’Inao, après avoir rappelé que l’institut est financé à hauteur de 75 % par les pouvoirs publics, ce qui diminue fortement les cotisations : « L’Inao ne contrôle pas les organismes certificateurs, mais les audite et la procédure est gratuite ».
Le coût du contrôle, un investissement
D’où vient donc cette incompréhension ? Jacques Henchoz, responsable de la politique d’origine et de la qualité au ministère suisse de l’agriculture a souhaité apporter sa contribution : « Ce que fait la France aujourd’hui, nous le faisons depuis 1997. C’est ce système qui apporte la crédibilité. Que l’Inao surveille et supervise, c’est normal. »
Jean-Charles Arnaud, président du comité des AOP de l’Inao, qui concluait les travaux de l’AG a tenu à répondre à ces critiques : « Le coût du contrôle doit être considéré comme un investissement qui apporte la crédibilité en interne comme en externe, a-t-il dit. N’oublions pas que le rythme de cette réforme a été très soutenu et que des pressions fortes sont apparues à la fois sur le personnel parisien de l’Inao et sur les centres régionaux et que cela a pu faire naître des interprétations qui ne reflètent pas toujours la réalité » Jean Charles Arnaud a également rappelé le chemin parcouru et l’état dans lequel se trouvaient les AOC, il y a 30 ou 40 ans. Il a également attiré l’attention de l’assistance sur l’importance d’intégrer l’environnement dans les appellations, afin de répondre aux interrogations du Livre vert.