Anios fait la chasse aux microbes dans le monde
Le spécialiste de l’hygiène et de la désinfection mise sur son développement à l’international. Il dispose d’une longueur d’avance sur ses concurrents car il a anticipé le nouveau règlement européen « biocides » qui s’appliquera dès septembre 2013.
«Dans l’alimentaire, nous intervenons comme des hygiénistes », souligne Bertrand Letartre, président des laboratoires Anios, un des experts incontournables de la désinfection en France, ajoutant : « Notre métier consiste à apporter des solutions pour améliorer l’hygiène et la désinfection du process industriel ».
Prélèvements sur site, analyses… et ordonnances : un traitement quasi médical des questions d’hygiène et de désinfection qui se posent dans l’industrie. Dans tous les secteurs où il est présent, les approches sont identiques. « Nous proposons produits et matériels », poursuit le représentant de la quatrième génération aux commandes de ce groupe plus que centenaire.
Qu’il s’agisse de la lutte contre les moisissures ou du traitement de surfaces, Anios dispose de solutions adaptées : aérosols dans le premier cas, pulvérisation de mousse dans le second.
Fortement implanté dans le milieu hospitalier (la société y réalise 70 % de ses 167 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel), Anios est également présent dans les milieux de la cosmétique, de la restauration collective et des métiers de bouche, ainsi que dans l’industrie alimentaire.
La directive « biocides »
« C’est dans l’industrie laitière, ainsi que dans la conserverie et la pâtisserie industrielle, que nous sommes le plus présents », précise Bertrand Letartre. La laiterie de Montaigu, qui dispose d’une filiale en Chine, vient de demander aux laboratoires Anios de traiter les problèmes de désinfection dans ses installations chinoises.
L’accompagnement des clients à l’étranger est l’un des axes de développement de cette entreprise de taille intermédiaire implantée à Lille-Hellemmes (59). Réalisant actuellement 35 % de son chiffre d’affaires à l’international, Anios vise les 50 % dans les trois ans qui viennent. Un objectif ambitieux, mais qu’autorise son avance prise pour devancer le changement de législation.
La nouvelle directive « biocides », qui prévoit une révision de l’ensemble des formulations des produits et des principes actifs, devrait entrer en application dès septembre 2013. Un changement auquel Anios se prépare depuis huit ans, ce qui lui donne une certaine avance sur ses concurrents.
Non seulement le spécialiste de la désinfection développe ses ventes à l’étranger en accompagnant les clients qui s’y installent, mais il s’implante directement dans les principaux pays émergents. Déjà présent en Italie, en Suisse, en Tunisie et en Argentine, Anios vient d’annoncer son arrivée à Shanghaï où il devrait être opérationnel d’ici la fin de l’année.
Après l’échec du rachat d’un opérateur indien, Anios va créer une joint-venture à 60 % avec un fabricant local situé près de Bombay. Le Français y investit 700 000 euros en équipements pour une activité qui devrait démarrer en mars 2013.
Compte tenu de la saturation de son outil argentin, Anios cherche enfin un partenariat local au Brésil, où il détient déjà 20 % du marché national.