Andes veut réhabiliter les légumes
Dans un contexte de hausse des prix des denrées alimentaires, l’accès aux matières de première nécessité est devenu hors de portée pour les ménages à faibles revenus, ou à l’équilibre précaire. Après le partenariat en 2007 entre l’Association nationale des épiceries sociales et solidaires (Andes) et la Semmaris pour récupérer 5 tonnes de fruits et légumes par jour à Rungis pour les populations défavorisées, un nouveau projet d’aide alimentaire voit le jour, avec la collaboration du ministère de l’Agriculture et de la Pêche. Les protagonistes de ce chantier, Andes, Interfel, Unilet, les Sens du goût et Viniflhor se sont penchés sur le meilleur moyen de relancer la consommation des légumes en France, notamment auprès des couches défavorisées, en premier lieu des jeunes pauvres et des femmes seules avec enfants. Pour limiter l’exclusion et une mauvaise nutrition, liée à une carence en légumes, souvent trop chers, le projet entend utiliser la convivialité pour redonner confiance aux défavorisés. L’association Interfel/Unilet pour travailler le légume, dépasse les cloisonnements inhérents aux différentes interprofessions. Le projet vise ainsi toutes les formes du légume : cru, cuit, nature, préparé, frais, surgelé ou en conserve.
Il s’agit avant tout de réhabiliter les légumes, sous-estimés dans leur aspect équilibré et leur apport nutritionnel. Le but est de former professionnels et bénévoles à apprendre ou à réapprendre à cuisiner aux bénéficiaires, lors d’ateliers cuisine programmés d’octobre 2008 à mars 2009.
« Un projet d’intelligence alimentaire »
Pour Laure Souliac, de la DGAL, il s’agit « d’un projet d’intelligence alimentaire ». Son but est de redonner confiance et de lutter contre l’exclusion en restituant à l’alimentation une place essentielle et « restructurante », via la préparation de recettes gourmandes, simples et variées. Après la phase test du projet, appuyé par le réseau d’épiceries solidaires de l’Andes, une phase d’évaluation sera effectuée avant l’élaboration d’un « kit de formation » démultiplié dans toute la France, et proposé à l’ensemble des associations de l’aide alimentaire. L’ensemble du projet, cofinancé par le ministère de l’Agriculture et de la Pêche, Interfel, Unilet et Viniflhor, devrait redonner plaisir aux populations défavorisées à manger des légumes sous toutes leurs formes.