Ambiance studieuse à l’Onivins
Le lendemain de la rencontre avec Dominique Bussereau, le conseil de direction de l’Office national interprofessionnel des vins (Onivins) s’est tenu pour la première fois en présence du nouveau directeur Philippe de Guénin (également directeur de l’Oniflhor). En octobre, le conseil s’était réuni, mais la séance avait immédiatement été arrêtée, les professionnels ayant souhaité protester contre la nouvelle campagne de santé publique menée par l’Inpes.
Mardi, Dominique Bussereau a annoncé la création du Conseil de la Modération et ainsi réussi à calmer les esprits. « Le conseil a été particulièrement long et studieux, 15 points étaient à l’ordre du jour », a résumé hier Philippe de Guénin, intervenant pour la première fois devant la presse, en tant que directeur de l’Onivins. L’un des premiers points abordés a porté sur la fusion des offices. Philippe de Guénin a annoncé qu’un organigramme commun pour le pôle « plantes et saveurs de France », qui regroupera en 2007 l’Oniflhor et l’Onivins, était déjà prêt et entrerait en vigueur en janvier 2005. « Les cadres seront pour la plupart en charge à la fois des questions viticoles et des fruits et légumes», a-t-il précisé.
Concernant la crise viticole, le conseil a réaffirmé sa volonté de gérer l’offre par bassin. L’Onivins et le ministère de l’Agriculture vont se charger d’interroger les organisations interprofessionnelles régionales pour faire un état des lieux de l’offre, de l’écoulement actuel, des stocks et des dispositifs existant pour réguler l’offre (fixation des rendements, possibilité de mise en réserve). « Il faut réfléchir à la façon de durcir tout ça», a hier déclaré Philippe de Guénin.
Le Bordelais demande l’arrachage définitif
D’ici la fin de l’année une lettre signée du ministère et accompagnée d’un questionnaire sera envoyée à toutes les interprofessions. Les représentants de la filière se réuniront ensuite le 18 janvier pour préparer le plan d’action qui sera proposé au ministre. C’est également en janvier, que la filière doit discuter de la question de la segmentation de l’offre et de l’option prise ou non par certains bassins de faire des vins de pays. Pour l’instant, le Beaujolais a fait savoir qu’il s’engageait dans la démarche et la Bourgogne a au contraire exprimé sa réticence.
Quant au Bordelais, le débat reste houleux et il semble peu probable que la question soit tranchée avant janvier. Pourtant la situation conjoncturelle reste des plus délicates. En vins de pays, les transactions sont encore lentes et les prix s’annoncent à peu près au niveau de 2002. Pour les AOC, le niveau des stocks est inquiétant et les prix sont clairement en baisse. Dans cette situation de crise, trois régions ont fait la demande pour obtenir en 2005 des aides à l’arrachage définitif. Il s’agit du Bordelais, des Pyrénées orientales et de Marmande. Ces régions rejoignent le Cognac, le Muscadet et certains cantons d’Armagnac qui pratiquent déjà l’abandon définitif.