Altho inaugure sa seconde usine de chips, en Ardèche
« Avec cette usine du Pouzin, on peut dire qu'Altho est sorti de l'adolescence ». L'image de Laurent Cavard, président-directeur général d'Altho, n'est pas anodine pour le fabricant breton de chips, qui inaugurait, le 13 novembre, sa seconde usine, en Ardèche. L'entreprise, filiale du groupe familial Glon, est le principal producteur de chips sous marques de distributeurs en France. Elle possède également sa marque nationale, Bret's, qui représente 7 % du marché fran-çais en volume, derrière Lay's (29 %) et Vico (8 %).
Situé à 1 000 km de la maison mère de Saint-Gérand (Morbihan), le site de 11 hectares a pour objectif d'accroître les capacités de production de l'entreprise, sur un marché en croissance de 5 % par an environ. « Notre usine de Saint-Gérand ne peut pas produire plus de 22 000 tonnes de chips par an, explique Laurent Cavard. En 2013, nous en avons produit 21 500 tonnes. Il devenait donc indispensable de construire un nouveau site. » Une nouvelle usine qui sécurise aussi les clients d'Altho quant à leurs approvisionnements.
Un meilleur accès au sud-est de la France
Mais l'autre avantage du Pouzin, c'est sa localisation, à proximité de l'autoroute A7, qui lui offre, par rapport à la Bretagne, un meilleur accès au sud-est de la France et aux pays méditerranéens. « Notre ambition est d'attaquer l'Italie, avec des marques de distributeurs », affiche le patron. Une bataille qui s'annonce ardue pour Altho, alors que Lay's, marque du géant PepsiCo, essaye également de s'installer sur le marché italien, d'après Laurent Cavard. Mais on peut dire que la société bretonne se donne les moyens de réussir.
L'entreprise a déjà investi 23 millions d'euros pour faire sortir de terre, en quinze mois seulement, l'usine du Pouzin, qui a commencé à produire ses premières chips en mars 2014. À l'occasion de l'inauguration du 13novembre, Laurent Cavard a annoncé qu'il allait y engager 9 millions d'euros supplémentaires d'ici à 2015 (soit un investissement total de 32 millions d'euros) pour accroître sa capacité de production, qui passerait de 5 500 tonnes de chips par an à 8 000 tonnes. Pour cela, Altho va augmenter la productivité de sa friteuse, dont la capacité actuelle est de 1 tonne de pommes de terre par heure. Une friteuse similaire à celles de Saint-Gérand, mais avec « quelques améliorations techniques», consent à indiquer Jean-Yves Robert, le directeur de l'usine du Pouzin.
40 emplois supplémentaires d'ici à 2016
L'entreprise va également construire un nouveau bâtiment de stockage de 1 000 m2 , aux normes renforcées en isolation, qui pourra accueillir 2 000 tonnes de pommes de terre, ainsi qu'un lieu de stockage de produits finis de 6 000 m2 . Et pour diversifier son offre de produits apéritifs salés, Altho annonce la sortie de trois innovations au printemps 2015, dont des chips « poppées », entre la tuile et le pétale, qui nécessiteront la création d'une ligne de production.
Côté emploi, le site, qui a déjà permis la création de 60 équivalents temps plein en moyenne dans la région, et compte 37 employés en contrat à durée indéterminée à l'heure actuelle, devrait doubler ses effectifs d'ici à fin 2016, en embauchant une quarantaine de permanents supplémentaires. La consommation de chips étant très saisonnière et météosensible – Altho réalise la moitié de son chiffre d'affaires sur les quatre mois d'été –, l'usine fait également appel à de nombreux intérimaires et saisonniers. Chaque jour, le site du Pouzin utilise 75 à 100tonnes de pommes de terre françaises, uniquement des variétés sélectionnées pour la fabrication de chips, notamment Lady Claire et Saturna. Elles proviennent essentiellement du nord de la France, des Landes, de Bretagne et de la région Rhône-Alpes. « Nous souhaitons développer la filière autour du Pouzin », déclare Laurent Cavard, comme Altho l'a fait en Bretagne, où la société a créé un partenariat durable avec 200 agriculteurs qui assurent 75 % des approvisionnements de Saint-Gérand. Déjà 59 hectares en régions Rhône-Alpes et Auvergne ont été mis en contrat de pommes de terre pour l'usine en 2014 : 26 hectares en variétés primeurs en Vallée du Rhône et 33 hectares en variétés tardives dans les plaines de Limagne et du Forez.
Nous souhaitons développer la filière autour du Pouzin
Au Pouzin, Altho fabriquera uniquement des chips sous marques de distributeurs, ainsi que ses nouvelles chips poppées. Mais contrairement à celles fabriquées à Saint-Gérand, les chips sortant de l'usine ardéchoise n'auront bien sûr pas droit au logo « fabriqué en Bretagne ». Avec la création de cette seconde usine et les ” investissements réalisés pour augmenter ses capacités de production, Altho, qui possède 36 % de parts de marché en France, ne cache donc pas ses ambitions.
La société bretonne, leader des chips à marques de distributeurs en France, compte bien désormais devenir un acteur de référence dans le sud de l'Europe. L'entreprise, qui détient 13 % de parts de marché en restauration hors foyer, souhaite également se développer sur ce segment. Enfin, Altho n'oublie pas sa marque Bret's qu'elle veut positionner comme l'alternative française à Lay's.
À l'occasion de l'inauguration du Pouzin, le 13novembre, Laurent Cavard, président-directeur général d'Altho, a annoncé la sortie de sept nouveaux produits Bret's pour mars 2015. La marque innove, en se lançant sur le marché des produits apéritifs salés avec trois références en 85 grammes : des frites, déclinées en trois parfums (salé, poulet braisé et crème oignons) ;des sticks salés et des « pop », une sorte de chips entre la tuile et le pétale, au goût de poulet braisé, emmental ou barbecue. « Pour nous développer sur le rayon snack, nous avons opté pour un packaging plus fun, précise Laurent Cavard, avec une charte graphique complètement différente des chips Bret's ». Au programme également, quatre nouvelles saveurs de chips aux arômes 100 % naturel : côte de bœuf grillée, aïoli, comté AOC et cheddar oignons.
