Alternative Bio 2009 milite pour un bio plus rigoureux
À la demande de plusieurs producteurs et adhérents de la Fnab (Fédération nationale d’agriculture biologique) inquiets face à la nouvelle réglementation biologique, l’association Alternative Bio 2009 a vu le jour cette semaine. Cette association « temporaire » s’est fixée comme objectif de créer une marque collective bio nationale, dont le cahier des charges reprendrait comme base celui de l’ancien règlement biologique et serait plus restrictif que celui entré en application le 1 er janvier 2009. « Cette association est officiellement créée par et pour la filière biologique. L’idée est de se réapproprier l’agriculture biologique et de retrouver notre autonomie dans l’évolution des pratiques, le tout ancré dans une notion de progrès », explique Anne-Laure Gaffuri, déléguée exécutive de l’association Bio Consom’acteurs. Les membres fondateurs de l’association sont des représentants de producteurs, de transformateurs et de distributeurs. Parmi eux : la Fnab, Bioconsom’acteurs, Biocoop, Biomonde, le Syndicat de l’agriculture bio-dynamique, la Fédération nationale interprofessionnelle des vins de l’agriculture biologique, Val bio centre, Bio Bourgogne association, Déméter France et Biogalline GIE. Seul le secteur du vin représente pour le moment le maillon de la transformation, mais Alternative Bio veut convaincre d’autres transformateurs de se joindre à eux. « Nous serons rejoints par d’autres structures. Certains acteurs sont en réflexion positive et devraient nous rejoindre prochainement même si pour beaucoup, ils ont besoin de temps. D’autres filières telles que celle du lait sont plus difficiles à convaincre », explique Henri Thépaut, président de la Fnab.
Des « ponts » vers des pays européens
Les membres fondateurs espèrent avoir trouvé le nom de la future marque collective et finalisé le cahier des charges d’ici à la fin de l’année 2009. L’association serait alors transformée en comité de gestion de marque. Même si la Fnab et ses adhérents ont lancé l’idée, Henri Thépaut tient à rappeler que la fédération n’a pas vocation à gérer la nouvelle marque collective et qu’elle « ne condamne pas pour autant la nouvelle réglementation européenne qui permettra de pousser l’agriculture biologique ». Les adhérents de cette association sont en réalité déçus de certains points du nouveau règlement : un seuil de tolérance OGM fixé à 0,9%, la disparition du lien au sol pour l’alimentation animale et les traitements vétérinaires. Alors que le nouveau règlement tolère un seuil de contamination d’OGM à 0,9%, les membres de l’association veulent atteindre un seuil de 0%. « Nous voulons apporter plus de garantie aux consommateurs. Le groupe de travail mis en place veut élaborer un cahier des charges qui se veut évolutif en s’engageant vers une réglementation plus contraignante », note Henri Thépaut. Une des ambitions de l’association sera de s’ouvrir par la suite à ses voisins européens et constituer des « ponts » vers des pays comme l’Allemagne ou la Grande-Bretagne. Le label privé belge « Biogarantie » de « Bioforum » fait d’ailleurs partie du groupe de travail afin de partager son expérience et d’aider à la constitution de la marque en France.