Alliances
La qualité du colloque organisée cette semaine à Paris par les organisations agricoles françaises à quelques jours de la conférence de Hong Kong a été unanimement saluée par ceux qui ont assisté à ces deux jours de travaux de très bon niveau (Les Marchés d’hier). Voilà pour la forme. Quant au fond, l’idée de rapprocher les points de vue des agriculteurs français et européens avec ceux de leurs collègues du Maghreb et d’Afrique (une vingtaine de pays étaient représentés) sur la question de la libéralisation des échanges paraît particulièrement opportune. Le cycle de Doha, placé sous le signe du développement, risque en effet de relever d’un jeu de dupes pour les pays les moins avancés et de profiter surtout à des pays, certes encore en développement, mais qui constituent déjà de grandes puissances agricoles exportatrices.
L’OCDE, qui tenait au même moment à Paris son Forum mondial sur l'agriculture (lire ci-contre), n’a d’ailleurs pas franchement démenti cette hypothèse, même si c’était pour se réjouir du « développement » des grands pays exportateurs, sans préciser exactement à qui ce développement profite. L’OCDE a également beau jeu de déplorer le peu d’efficacité des tarifs préférentiels accordés par l’Europe à un certain nombre de pays africains, mais il ne propose pas vraiment de solution alternative. Les paysans français, eux, ont eu le mérite cette semaine de proposer une plus grande ouverture des marchés développés aux pays moins avancés. Ce sera peut-être plus symbolique qu’autre chose, mais cela évitera peut-être que l’on ne voit, comme à Doha, un certain nombre de pays d’Afrique se jeter dans une alliance contre-nature dans les bras du Brésil.