Aliments pour bovins : les raisons d’une flambée
Dans nos récents commentaires sur l’évolution de la production d’aliments du bétail, nous avons souligné la progression spectaculaire des aliments pour bovins : +21,4 % en février dernier par rapport à février 2007. Dans cette hausse, nous avons relevé tout particulièrement celle des aliments pour vaches laitières : + 32 %. Le bond en avant de février est fort probablement lié à la relance de la production laitière au cours du 1 er trimestre de l’année en cours et dernier de la campagne laitière 2007-2008. Il s’est agi, sur cette période, d’une tentative de rattrapage partielle du retard de la collecte par rapport au quota national, retard qui laissait envisager une sous réalisation sur l’ensemble de la campagne.
L’accélération de la production laitière pour les derniers mois de la campagne (+10,4 % en février, estimations mars, + 10 %) a été réalisée par la réduction des réformes et sans doute par l’amélioration des performances, imputable à un recours renforcé aux aliments concentrés. La bonne tenue des prix du lait a permis aux éleveurs, par ailleurs épargnés par le risque d’une surproduction pénalisante, de renforcer les utilisations d’aliments composés. Il convient de rappeler aussi qu’en dehors de l’exceptionnelle augmentation de la production d’aliments bovins de février sous l’influence de l’accélération du rythme de la collecte laitière, c’est l’aliment pour bovins qui a le plus progressé sur l’ensemble de l’année 2007, de l’ordre de 12 %. C’est sans doute la conséquence d’un déficit qualitatif des fourrages consécutif à des conditions climatiques défavorables qui ont aussi provoqué des problèmes de mise à l’herbe.
Les prix des céréales au secours de l’aliment
La sous réalisation du quota laitier 2007-2008 n’est pas encore estimée précisément ; elle devrait, selon les observateurs, se situer entre 300 000 et 400 000 (637 000 pour la dernière campagne). Mais d’ores et déjà on perçoit un ralentissement de la collecte qui n’aurait progressé que de 3,8 % durant la semaine du 31 mars au 6 avril et de 1,8 % du 7 au 13 avril ; il faut aussi considérer que la mise à l’herbe s’effectuera dans de meilleures conditions que l’an dernier (même si la Fête de la mise à l’herbe été retardée, comme indiquée dans notre édition de mercredi et ci-contre) et qu’au vu de l’état actuel des cultures, les fourrages devraient échapper aux problèmes qualitatifs de l’an dernier.
Ce serait des facteurs de moindre utilisation d’aliments composés. En contrepartie, la hausse du prix du lait facilitera l’achat des aliments composés. On ne s’attend pas, de toute manière, à une progression exponentielle de la production d’aliments pour vaches laitières à partir des niveaux atteints aujourd’hui ; mais en revanche, la forte détente du prix des céréales de ces dernières semaines devrait, à moyen terme, se répercuter sur le coût de l’aliment volailles et porcs, ce qui sera bien accueilli par l’élevage hors sol.