Aliments du bétail : peut-on parler de repli ?
Les premiers chiffres de production française d’aliments du bétail publiés dans notre édition de mardi ont été confirmés à quelques détails près par la note commune Coop de France Nutrition animale et SNIA parue mardi. Selon ces statistiques qui portent sur les entreprises du secteur produisant plus de 30 000 tonnes d’aliments par an et représentant 95 % de la production totale Cette production est réalisée par 214 entreprises pour 317 usines, traduisant la poursuite de la concentration du secteur, sanctionnée par la disparition des petites unités tandis que le nombre de grandes entreprises est stable. Il y a donc augmentation des tonnages par entreprise ; la moyenne des tonnages par entreprise a progressé de 44 % entre 2000 et 2007., les fabrications françaises d’aliments pour les animaux auraient porté en août sur 1,665 Mt, ce qui représente une baisse de 8,8 % par rapport à août 2007. Cette régression est essentiellement imputable aux 2 jours ouvrés en moins entre août dernier et le même mois de l’an dernier ; mais sur une période d’analyse plus longue, les 8 premiers mois de l’année, on perçoit les signes d’un tassement pour pratiquement toutes les catégories d’aliments, y compris les aliments pour bovins.
Sur le seul mois d’août, peu représentatif répétons-le compte tenu du moindre nombre de jours ouvrés, les aliments bovins ont diminué de 5,1 %, les aliments porcs de 10,2 % et les aliments pour volailles, de 9,6 %. Sur 8 mois, la production totale porte sur 14,4 Mt et reste encore supérieure de 3 % à celle de la période correspondante de 2007. Sur cette période, les aliments bovins affichent une progression de 15,3 % par rapport l’année dernière grâce aux aliments vaches laitières en hausse de 22,9 %. Il faut placer cette situation très positive des aliments vaches laitières dans le contexte de la relance de la production laitière en rattrapage du retard de réalisation des quotas en début d’année. Ce stimulant s’estompant, la demande de la part des éleveurs laitiers devrait se réduire. Les statistiques de septembre seront, sur ce point, mais aussi pour les autres types d’élevage, beaucoup plus instructives que celles du mois d’août tronqué.
Toujours sur les deux premiers tiers de l’année, la production d’aliments porcs et volailles s’est quasi stabilisée (-0,5 % pour le porc et -0,1 % pour la volaille). Dans le cas de la volaille, c’est l’aliment pondeuses qui soutient la production, avec + 2,6 %, alors que les spécialités poulet de chair accusent un recul de 1,2 %, le rattrapage de la crise de la crise aviaire étant aujourd’hui réalisé et le marché du poulet n’affichant pas un grand dynamisme. Les aliments dindes et pintades continuent de régresser, tout comme l’aliment lapins dont les - 5,2 % traduisent les difficultés de la filière. On notera par contre, la reprise des fabrications d’aliments d’allaitement, + 4,2 % pour un tonnage de 271 000 t. Sur la période de 12 mois, (septembre 2007 à août 2008), la production nationale d’aliments du bétail affiche une augmentation de 3,8 % avec un tonnage de 21,8 Mt.