Aller au contenu principal

Alimentation : un consommateur plus traditionnel que prévu

Les pratiques alimentaires des Français évoluent. Mais selon le Crédoc, qui présentait une synthèse de ses études à l’Aria Midi-Pyrénées, les repas restent structurés. Avec des évolutions dans le contenu.

Stagnation du pouvoir d'achat depuis 2003, impression que les prix augmentent sans cesse (alors qu'ils ont baissé de 1 % en 2004), nouvelles habitudes de consommation, produits vieillissants (chicorée, beurre, boisson à la gentiane …)... Comment s'y retrouver pour proposer aujourd'hui un produit qui va convenir aux consommateurs ? Le Crédoc, qui sonde régulièrement la population, trace les grandes lignes du « modèle alimentaire » français.

Il note par exemple que le modèle des trois repas principaux quotidiens résiste bien, puisque 90 à 95 % des adultes et des enfants ne les manquent jamais. « Le modèle alimentaire français reste très structuré, explique Pascale Hébel, directrice du département consommation du Crédoc Conférence donnée lors de l'assemblée générale de l'ARIA de Midi-Pyrénées, le 22 septembre.. Même si les plateaux-repas se banalisent et gagnent du terrain, la déstructuration ne touche encore qu'une frange de la population». En outre, bien que la restauration hors foyer soit « un marché de croissance », 67 % des actifs prennent tous les jours leur déjeuner à domicile. La tendance est toutefois à la simplification des repas : 62 % des personnes interrogées ont éliminé les entrées et ne prennent plus qu'un plat et du fromage ou un dessert. En revanche, chez les adultes, la tendance à goûter à 16 heures est en progression.

Le temps de préparation des repas qui avait beaucoup baissé (36 minutes pour la préparation d'un dîner en semaine en 2000) semble aujourd'hui stabilisé (38 minutes). Ce qui ne signifie pas que l'on revienne forcément à la cuisine traditionnelle de produits frais. « On utilise beaucoup aujourd'hui la cuisine d'assemblage, avec des sauces et des épices prêtes à l'emploi, de la feta prédécoupée pour la salade, etc., reprend Pascale Hébel. La praticité du produit et de “l'aliment-service” est un facteur de différenciation sur le marché. C'est par exemple le développement de cet axe de recherche qui a fait redémarrer le secteur de la viande de bœuf avec le lancement de spécialités barbecue toutes prêtes, des mises sous vide avec longue conservation, une garantie de pourcentage de matière grasse, etc. »

Autre facteur de croissance, à l'heure actuelle : le marketing ethnique, dont le succès repose à la fois sur le fait que 40 % de la population française est aujourd'hui d'origine étrangère, mais aussi sur la multiplication des voyages à l'étranger, qui ouvrent le consommateur à d'autres cultures alimentaires. « Le caractère régional des produits, dans sa caractéristique plaisir, peut aussi être un facteur de différenciation,poursuit Pascale Hébel. Les colas breton ou corse fonctionnent par exemple très bien. Enfin, la dimension santé prend de l'ampleur dans les déclarations des Français, mais pas toujours dans leurs actes. Ainsi, bien que cette notion soit moins importante en France que dans les autres pays européens, elle va devenir prépondérante, surtout que les pouvoirs publics ont prévu différentes communications sur le sujet. Les Français sont par ailleurs en attente de l'affichage nutritionnel systématique qui va bientôt devenir obligatoire».

Un phénomène à suivre : le papy-boom

Ce n'est pas nouveau, le public consommateur à chouchouter aujourd'hui est la catégorie senior. Entre 2000 et 2010, les 75 ans et plus auront augmenté de 20 % et les 45-59 ans, de 13 %, tandis que la tranche des 30-44 ans aura proportionnellement baissé de 4 %. Les plus de 50 ans représenteront alors 50 % du marché de l'alimentaire à domicile. Pour l'industrie agroalimentaire, c'est une bonne chose, car ces personnes ont toujours acheté beaucoup d'alimentaire et se préoccupent de leur santé (fruits et légumes, soupes…). Les foyers qui dépensent le plus en alimentation aujourd'hui sont les couples où l'un des deux est retraité. « Il existe d'ailleurs un marché important auquel peu d'industriels pensent, c'est celui des personnes déficientes de plus de 70 ans, qui souvent perdent le goût, souligne Pascale Hébel. Celles-ci ont besoin de produits enrichis en calcium, en protéines et faciles à mastiquer ».

Enfin, pour le reste de la population, aujourd'hui experte en courses alimentaires (niveau d'étude plus élevé, longue expérience des GMS, utilisation de plusieurs réseaux de distribution…), mais dépensant de moins en moins sur ce poste, les MDD, premiers prix et magasins maxi-discount restent la base des dépenses. « On assiste, depuis 2003, à une forte augmentation de la fréquentation du hard discount par toutes les couches sociales, conclut Pascale Hébel. Mais, en 2005, cette tendance commence à stagner autour de 15 %. Elle n'atteindra jamais 30 % comme en Allemagne. La France avait besoin d'un modèle de distribution plus simple, mais elle a aussi besoin des autres circuits ». D'ailleurs, en 2004-2005, alors que les volumes vendus en alimentaire n'augmentent que de 0,3 %, des circuits haut de gamme comme la Comtesse du Barry, Fauchon ou Nicolas affichent + 5 %. Il y a encore de la place pour tout le monde !

Les plus lus

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 25 juillet 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

une silhouette de vache laitière dans laquelle on voit le drapeau allemand
L’Allemagne a perdu 90 000 vaches laitières en un an

Le nombre de vaches laitières continue de reculer en Allemagne, quoique à un rythme un peu ralenti.

vaches laitières dans des prairies en été
Où sont les vaches les plus chères d’Europe en juillet 2025 ?

Les prix des vaches laitières de réforme ont connu une envolée historique tout au cours du premier semestre, tirée par la…

poule rousse dans un champ vu de prés
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 08 août 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

une silhouette de vache dans laquelle on voit le drapeau du royaume uni
Bovins : au Royaume-Uni, les prix s’écartent de leur record du mois de mai

Les prix des vaches au Royaume-Uni battent des records cette année, comme partout en Europe, sur fond de manque d’animaux.…

poules pondeuses en élevage au sol
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 18 juillet 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio