Alimentation infantile : allô maman bobo
L’industrie du babyfood n’avait jamais connu une telle situation. Habitué à des croissances de 5 à 7 % en valeur et 2 à 3 % en volume ces dernières années, le secteur est touché par la crise économique. « Depuis octobre 2007, nous assistons à une baisse vertigineuse des ventes. En six mois, depuis avril 2008, les ventes ont même chuté de 6 % en volume », s’inquiète Chantal Milot, présidente du syndicat français des aliments de l’enfance. Les familles avec jeunes enfants faisant partie des Français qui subissent les hausses de dépenses alimentaires les plus importantes +6,4 % sur le 1er semestre 2008 en total PGC FLS selon TNS worldpanel., le nombre d’acheteurs de petits pots et laits de suite décroche. « L’ensemble des sous-catégories est concerné. Les laits de croissance reculent de 1 % en volume, les petits pots de 5 % », déplore Chantal Milot. Une tendance qui n’aurait aucun lien avec le scandale de la mélamine en Chine. Pour preuve, « il y a eu très peu de questions auprès de nos services consos », affirme la présidence du syndicat. Pour autant, donner du « lait » de soja ou de riz bio à son bébé serait à la mode. Une aberration voire un acte dangereux, si l’on en croit le pédiatre Catherine Romain, venue défendre hier devant la presse médicale et parentale les bienfaits d’une alimentation spécifique jusqu’à trois ans.
Source de fer essentielle
Ce qui l’inquiète surtout c’est « la baisse de la consommation de lait de croissance, déterminante pour les apports en fer (essentiel au développement cérébral) ». Certes, donner à son bébé de 2 ans du lait de croissance coûte 50 centimes de plus par jour qu’une alimentation au lait de vache (0,90 euro contre 0,42), mais le lait de croissance « apporte 25 fois plus de fer, 6 fois plus d’acides gras essentiels et moins de protéines ! » : tel est le message que souhaite faire passer le SFAE auprès des relais d’opinion. Le syndicat rappelle aussi les garanties en termes de sécurité et de qualité qu’apportent les aliments infantiles industriels soumis à une réglementation très stricte. Le Lait infantile est soumis à près de 100 contrôles tout au long de sa chaîne de fabrication.