Alfesca ne connaît (presque) pas la crise
Malgré la tourmente boursière et les changements de comportements du consommateur, Xavier Govare, directeur général du groupe islandais Alfesca (Labeyrie, Delpierre, Blini, Adrimex, le Traiteur grec…), s'est montré plutôt confiant mi-novembre sur la solidité financière du groupe à long terme. Sur le premier trimestre 2008-2009 (juillet/août/septembre), les ventes du groupe ont certes reculé de 2,5 % (à 125 millions d’euros) par rapport au même trimestre de l’exercice précédent. Mais le groupe nuance cette baisse en précisant que les coûts de production ont, dans le même temps, aussi diminué de 4,3 %. Résultat : la marge brute serait en hausse à 15,3 % (contre 13,7 %). Cette performance, Alfesca la doit en partie à son portefeuille diversifié. Alors que les ventes de saumon fumé, de blinis et de tarama ont plutôt souffert, celles de crevettes, de foie gras et de viande de canard sont restées fermes.
Fortement concurrencées par les marques distributeurs, les ventes pro forma de saumon fumé et autres poissons ont enregistré une baisse de 3,1 % au premier trimestre (à 58,8 M Eur). Labeyrie et Delpierre comptent sur le lancement de nouvelles gammes de produits prêts à consommer et faciles à cuisiner pour regagner des parts de marché au second trimestre. A l’occasion de Noël, Labeyrie sort notamment « Le Gourmet », un saumon fumé légèrement cuit et doré au four.
L’activité Blini et tartinables du groupe (Blini, le Traiteur Grec) serait particulièrement touchée par la crise économique (avec des ventes en baisse de 6,4 % à 7,4 M Eur). Face à cette situation, Xavier Govare indique que la solution porte sur la baisse des coûts et le développement de produits apportant une valeur ajoutée supplémentaire par rapport aux MDD. Il souligne qu’un travail avec ses fournisseurs est en cours pour atténuer l’impact des hausses de prix les plus élevées (sur le lait et le blé notamment).
La bonne étoile de Noël
Du côté des bonnes nouvelles, Alfesca annonce une progression de 7,4 % de son chiffre d’affaires (à 49,5 M Eur) réalisé sur le pôle crevettes et coquillages, notamment grâce au dynamisme d’Adrimex acquis en 2007. Enfin, Labeyrie se félicite d’une progression de 8 % de ses ventes en foie gras et viande de canard (à 16,3 M Eur). Une performance d’autant plus remarquable que ce trimestre est en général réputé calme. « Un meilleur mix produits » serait à l’origine de cette croissance.
Malgré la situation conjoncturelle difficile, Xavier Govare considère l’issue du deuxième trimestre (très important pour le groupe) avec un certain optimisme. « Nous espérons que durant la période et étant donné les circonstances actuelles, le consommateur réarbitrera ses dépenses en annulant de coûteuses vacances et des sorties au restaurant pour se recentrer sur un dîner à la maison lors des fêtes de fin d’année ».