Alerte sur les prix
Les prix à la consommation n’ont pour l’instant rien à craindre des effets de la TVA sociale, au mieux éclipsée, au pire enterrée. Dans le secteur de l’alimentaire, la hausse des prix sur les étiquettes est cependant inéluctable. Pas à cause de la hausse de la TVA sociale mais de l’évolution verticale du coût des matières premières agricoles. En ce moment, on parle surtout du prix des céréales, dont la flambée ne semble pas connaître de pause (lire p. 5). Mais le phénomène atteint en vérité depuis des mois un spectre très large de secteurs : le lait et ses dérivés, le cacao, les fruits, etc. A vrai dire presque tous les produits agricoles (sauf la viande, qui subit la baisse de la demande, intérieure et extérieure). Jusqu’à présent, industriels et grossistes ont encaissé ces hausses sans trop rechigner, de peur de s’aliéner leurs clients détaillants. Mais les transformateurs cachent de moins en moins qu’ils devront, à un moment ou à un autre, et dans des délais de plus en plus rapprochés, revoir leurs prix de vente à la hausse. Fabricants d’aliments, boulangers, pâtissiers, laitiers, glaciers, fabricants de plats cuisinés, etc. multiplient en ce moment les signaux d’alerte. La coopération agricole de l’Ouest elle-même (une région d’élevage il est vrai), même si elle « se réjouit » pour la forme de la valorisation des productions agricoles, reconnaît l’urgence d’une répercussion des surcoûts en aval. Jusqu’à présent, la grande distribution fait la sourde oreille. Mais on voit mal comment les enseignes pourront maintenir longtemps le statu quo. Le gouvernement a beau dire qu’il « surveillera » la hausse des prix de l'alimentaire, une telle évolution ne serait pas, comme il le dit, un « dérapage ». Mais la stricte application de la loi du marché.