Agrial dévoile ses ambitions laitières
La coopérative fusionne avec Elle & Vire avant de s’investir dans la transformation laitière. Objectif : trouver 20 % de débouchés supplémentaires pour ses éleveurs.
Le 30 juin devrait être entérinée la fusion des coopératives normandes Agrial et Elle & Vire. Acteur majeur européen des légumes de première gamme (marque Priméale), leader européen des légumes de quatrième gamme (Florette), leader français du cidre (Écusson, Loïc Raison…) et sixième volailler français, le groupe coopératif se renforce ainsi dans le lait, avec une collecte de 900 millions de litres destinée à la CLE (filiale du groupe Bongrain). Mais Agrial, qui a pris début 2011 une participation minoritaire dans Délicelait (entreprise privée spécialisée dans les PAI), ne compte pas s’arrêter là. « Nous voulons investir dans la transformation pour offrir à nos adhérents 20 % de possibilités de production en plus d’ici 2020 », confie en substance Gilbert Herpe, président du groupe coopératif. « On a des cibles », précise-t-il, soulignant que le choix se porte davantage vers des industriels privés, non spécialisés dans le fromage. Le groupe coopératif tente ainsi de répondre à une forte sollicitation de la part de ses adhérents (dont 85 % produisent du lait) inquiets de la fin des quotas en 2015. « Notre région a pris du retard par rapport au reste de l’Europe », explique Gilbert Herpe, rappelant l’épisode de la faillite de l’Union laitière normande en 1992. Créé il y a onze ans, Agrial a su bâtir des marques fortes et créer des débouchés pour ses adhérents normands. Sur la salade de quatrième gamme, le groupe vient de prendre une participation minoritaire au sein de Vert Frais, société basée à Châteaurenard et spécialisée dans le conditionnement des jeunes pousses. Sur l’activité cidricole, Agrial se montre aussi conquérant. Le groupe avoue regarder très sérieusement du côté de la Grande-Bretagne, envisageant de s’implanter dans ce pays très grand consommateur de cidre.