AFGHANISTAN
La bataille du pavot est perdue
Une conférence internationale sur la drogue s’est ouverte récemment à Kaboul. Selon les estimations de l’ONU, plus de la moitié du PIB afghan de 4,4 Mds $ provient à nouveau de la drogue. C’est l’équivalent des ressources de toutes origines disponibles annuellement pour la reconstruction du pays. La Grande-Bretagne est chargée du programme de lutte contre la culture du pavot. Elle dépense 70 mio _ pour cette mission – les 9/10es de la drogue vendue chez elle proviennent d’Afghanistan. Deux tiers de l’héroïne du monde entier proviennent de la zone de l’Hindou-Kouch. Les chargés de mission des Nations Unies pensent qu’Al Qaïda continue à être financée par ce biais, et que les anciens (et toujours) seigneurs de la guerre poursuivent leur business personnel. En 2003, ce pays a produit 3 600 t d’opium brut, soit + 6 %. Les opérations de destruction après la chute des talibans ont touché 21 430 ha de pavots, mais il en restait 80 000 ha. Les incitations financières ont échoué également. Les Britanniques avaient payé un moment 1 750 $ pour tout ha de pavots détruit. Les paysans ont accepté l’offre, puis ont recommencé la culture un peu plus tard. Pour lutter contre cette situation, il n’y a aucune autre solution que des actions militaires et policières : le revenu par hectare de pavots est de 10 000 $ contre 700 à 800 $ pour le blé ! On constate aussi que déjà plus de 1 million d’Afghans sont des drogués, avec en corollaire une extension catastrophique du Sida.