ABA, un nouvel outil pour la création d’entreprises
«Les atouts français sont assez considérables en matière de recherche agronomique, mais il y a un gap encore trop important entre la recherche académique et la création d’entreprises », a confié aux Marchés Isabelle de Crémoux, membre du directoire et directrice du département sciences de la vie chez Seventure Partners, une société gestionnaire de fonds de capital investissement. « C’est pour cette raison que nous venons de lancer Agro Biotech Accélérateur (ABA), en joint-venture avec Inra Transfert. Nous prévoyons ainsi de nous concentrer sur le financement des dernières étapes de recherche et de preuve de concept avec des projets sélectionnés autour de spécialités liées aux écotechnologies, à la nutrition, aux biotechnologies industrielles ou encore à l’agronomie ».
Des cosignataires enthousiastes
La nouvelle entité ABA a été constituée sous forme de SA et dotée d’un capital de 1,5 million d’euros apportés très majoritairement par Seventure Partners, seul investisseur concerné dans ce montage très innovant. L’enthousiasme des cosignataires est manifeste, mais il aura tout de même fallu plus d’un an et demi pour parvenir à définir avec précision les missions d’ABA en complémentarité avec celles Inra Transfert. « Si nous prenons la notion de recherche et développement pour critère de référence, il est clair qu’ABA se situe dans la partie ‘développement’, avec une vocation de pré-amorcage. Inra Transfert, de son côté, poursuivra la prévalorisation en amont de la partie développement sur laquelle nous nous positionnons », illustre Pascal Azadian, qui a pris en charge la direction générale d’ABA. « Il est certain que pour des domaines qui sont très couverts par Inra Transfert, nous n’interviendrons pas. Nous n’empiéterons pas, par exemple, sur les accords qui forgent les relations entre Inra Transfert et les industriels de la semence ».
Classiquement, ABA, qui s'est installée dans les locaux d'Inra Transfert, à Paris, apportera à chaque projet des ressources permettant un meilleur accompagnement opérationnel, une conduite de projet, orientée vers la création de valeur, la mise en œuvre de moyens techniques Inra, le recrutement en propre de compétences complémentaires, la consolidation de la propriété industrielle et des accords de licence nécessaires à une bonne liberté d'exploitation, et encore une approche professionnelle des marchés... De quoi finir de convaincre les chercheurs tentés par l'aventure du privé dans un cadre sécurisé.
D'ores et déjà, pas moins de dix dossiers ont d'ailleurs été soumis pour analyse à ABA. Ceux qui seront retenus recevront de 50 000 euros à 150 000 euros par an, sur deux ans. Les premières décisions devraient être connues début 2009. « La variété et la qualité des projets sont tout à fait intéressantes », reprend Pascal Azadian. « Il y a là du device(système informatique, Ndlr), du software, des dossiers qui focalisent sur la santé humaine ou encore sur la nutrition ». Une diversité qui s'inscrit typiquement dans la ligne pionnière dans laquelle souhaite se tenir Seventure.