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[Edito] 800 millions d’euros de perdus

Les pertes liées à l’encadrement de la promotion fixé par la loi Egalim auraient représenté plus de 800 millions d’euros, selon les données Nielsen diffusées le 6 février. Des pertes particulièrement pénalisantes pour les catégories alimentaires, ainsi que pour les marques des plus petits groupes qui portaient pourtant la croissance ces dernières années. Et ce, alors que de grands groupes comme Coca-Cola, Nestlé, Lactalis, Ferrero, Andros, JDE ou encore Savencia ont connu de bonnes croissances de leur chiffre d’affaires en fond de rayon. Champagne (-19,5 % en valeur), foie gras frais en libre-service (-14,2 %), desserts à préparer (-6,8 %), glaces de spécialités (-6,3 %) ou encore saumons fumés (-5,9 %) sont les catégories qui ont le plus reculé sur l’année, confirme le panéliste. Au total, la grande distribution a clos 2019 avec une érosion des volumes atteignant 0,8 % et la croissance en valeur n’a pas dépassé +0,8 %. Sans les pertes liées à l’encadrement de la promotion, la croissance du chiffre d’affaires aurait pu être doublée en 2019, estime Nielsen. Optimiste, Emmanuel Fournet, directeur analytique chez Nielsen, estime que « l’an 2 de la loi Alimentation et ses possibles adaptations vont favoriser les volumes en 2020 ». Possibles ou souhaitables adaptations ? Dans le projet de loi d’accélération et simplification de l’action publique, le gouvernement s’octroie à l’article 44 l’autorisation de prolonger l’expérience d’encadrement des promotions et de hausse du SRP de trente mois et « d’aménager ces dispositions dans l’objectif de rétablir les conditions de négociation plus favorables pour les fournisseurs ». Espérons que le gouvernement infléchisse l’encadrement des promotions en volume, au moins pour les PME, et entende ainsi l’appel exprimé récemment par Gimbert Océan qui a perdu 30 % de chiffre d’affaires sur 2019. Ces millions d’euros sont perdus pour tout le monde, y compris les agriculteurs, qui devaient bénéficier de la loi Egalim. Prolonger l’expérience sans la corriger serait destructeur pour nombre de PME, et donc d’emplois ancrés dans les territoires.

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