8 ans après un premier essai, Bonduelle devrait racheter France Champignon

Jeudi 7 janvier, Bonduelle et Butler Capital Partners ont annoncé « avoir entamé des discussions exclusives en vue de la cession du groupe France Champignon ». Une information qui n’a pas surpris les spécialistes du secteur. Déjà en 2002, Bonduelle avait montré son intérêt pour cette affaire, très complémentaire de la sienne. France Champignon n’avait alors pas la même allure qu’aujourd’hui. Le groupe se composait de 23 caves traditionnelles, peu compétitives par rapport aux méthodes de production hollandaises. Une faiblesse qui avait finalement conduit Bonduelle à renoncer à l’opération. Depuis, le fonds d’investissement Butler Capital Partners (actionnaire majoritaire depuis 2004) a investi plus de 30 millions d’euros dans la modernisation du groupe. La dernière phase de restructuration est prévue au printemps 2010, avec la fermeture des deux dernières caves traditionnelles à Chacé et Souzay-Champigny ainsi que d’une centrale de compostage à Chacé. 127 emplois seront supprimés. La production se concentrera alors sur trois maisons de culture modernes. En 2008, France Champignon a produit 130 000 t de champignons (conserves, surgelés, frais, pasteurisés ou déshydratés) et enregistré un chiffre d’affaires de 212 millions d’euros. Leader européen de ce marché, il possède 6 usines de transformation (5 en France et 1 en Pologne). Il emploie 1 400 personnes (contre 2 800 en 2002 et 3 700 en 1998). France Champignon travaille déjà avec Bonduelle sur le marché allemand notamment (pour un volume de 2 000 t). « Le groupe se porte bien sur le marché français, mais a été touché par la crise en 2009 à l’étranger (NDLR : où il réalise 40 % de son chiffre d’affaires) », commente un délégué syndical central CFDT. Il attend avec impatience le comité central d’entreprise prévu ce lundi. Bonduelle pourrait avoir intérêt à procéder à des synergies industrielles avec France Champignon. L’accord devrait être finalisé dans les prochaines semaines.