1 000e apprenti pour l'Ifria de Rhône-Alpes
> Frédéric Clerico, directeur de l'Ifria Rhône-Alpes.
Le renouvellement des générations est un problème récurrent pour l'industrie en France. Souvent considéré comme un secteur d'activité où les métiers sont difficiles en raison des horaires de travail, du faible salaire ou encore de la manutention sur certains postes, l'agroalimentaire peine à recruter. Pourtant le secteur offre une large diversité de postes. À Lyon, l'Ifria Rhône-Alpes travaille depuis vingt ans avec les industriels de la région pour former leurs futurs salariés. L'institut étudie leurs besoins à moyen terme, crée des filières de formation et recrute les jeunes. Cette année, le centre de formations accueille son 1 000e apprenti. Il s'agit de Léondry Ngumbu qui prépare depuis décembre dernier un Bac pro de pilote de système de production automatisée. Il est en alternance au lycée Frédéric Faÿs de Villeurbanne et effectue son apprentissage au sein de la société Badoit à Saint-Galmier dans la Loire. « J'ai connu cette formation via un forum du Pôle emploi et je l'ai choisie, car les perspectives d'emploi sont nombreuses. Après cette aventure, j'espère pouvoir continuer avec un Bts en maintenance », explique Léondry Ngumbu.
L'industrie agroalimentaire recrute chaque année en région Rhône-Alpes près de 800 personnes et forme près de 200 jeunes. Troisième région derrière les Pays de la Loire et la Bretagne, la région Rhône-Alpes concentre 8,9 % des emplois de cette filière au niveau national, soit près de 24500 personnes, et représente 20,8 % du chiffre d'affaires de l'industrie régionale. L'Ifria Rhône-Alpes est partenaire de 523 industries agroalimentaires dans la Région.
L'Ifria Rhône-Alpes met sur le marché du travail près de cent jeunes par an. Ils sont formés soit via un Cap IAA (spécialisation OPFA, OPTIV ou OCMA) soit par un Bac pro (Bio-industrie de transformation, système de production automatisée ou pilote de ligne de production).
L'Ifria dispense un enseignement « hors murs », c'est-à-dire que les formations sont données au sein de six établissements de la région, relevant du ministère de l'Agriculture et du ministère de l'Éducation nationale. Frédéric Clerico, directeur de l'Ifria Rhône-Alpes se félicite : « Nous avons un excellent taux de réussite aux examens qui varie de 97 % (pour le Bac pro pilote de système de production automatisée) à 69 % (pour le Cap IAA). Nous éprouvons aussi beaucoup de satisfaction à former et donner un emploi à des jeunes, souvent en difficulté ou en échec scolaire. » Il tempère toutefois : « Pour répondre encore mieux aux besoins des industries agroalimentaires, il faudrait pouvoir mieux accompagner les jeunes dans leurs besoins matériels. En effet, il nous arrive de ne pas pouvoir répondre au besoin d'une entreprise ou à un jeune en quête de formation, car la société est située en zone rurale. L'apprentissage en alternance demande alors des moyens matériels comme un permis de conduire, une voiture, un réseau de transport en commun performant ou encore un logement étudiant à proximité. »
Contrats d'avenir contre alternance ?Si depuis sa création, l'Ifria Rhône-Alpes a accompagné plus de 500 IAA de la région, l'avenir de l'institut est incertain. En effet, la création des contrats d'avenir vient concurrencer la formation en alternance des jeunes. Par ailleurs, la réforme de la formation annoncée par le gouvernement devrait également redistribuer les cartes du financement régional. Une question qui reste en suspens, alors qu'au niveau national la filière s'est engagée à recruter 94 500 salariés de 2014 à 2016 ainsi qu'à former 150 000 jeunes en alternance dans le cadre du contrat de filière.