Aller au contenu principal

[Edito] Qui veut la peau de l’élevage ?

Elevage
© François d'Alteroche

Voilà des années que les filières animales sont confrontées au travail d’associations protectrices des animaux, aux ambitions souvent à peine voilées d’abolir l’élevage. En tête, L214 n’offre pas de répit aux éleveurs et abatteurs. L’ONG utilise tous les moyens pour traquer les faiblesses d’opérateurs, cibler « les canards boiteux » et ainsi dégrader l’image générale de professions qui progressent pourtant chaque jour en faveur du bien-être animal. Certes, il faut le reconnaître, ils progressent aussi parce que la pression sociétale en faveur du bien-être animal s’intensifie. Mais ce qui horripile le plus la filière viande, c’est l’offensive du marché des substituts de viande, alimenté en continu par des millions d’euros et de dollars. Pas un mois ne se passe sans qu’une levée de fonds importante n’abreuve ces nouvelles start-up qui parient sur la montée du flexitarisme, voire du végétarisme. Deux exemples : 70 millions de dollars le 22 septembre pour le hongkongais Green Monday, fabricant des substituts de viande de porc ; 5 millions d’euros quelques semaines plus tôt pour le néerlandais Mosa Meat, leader mondial de la viande bovine cultivée. Ces start-up se battent aux côtés de grands groupes agroalimentaires, ayant perçu le potentiel de ce marché, pour avoir le droit d’utiliser les dénominations animales en Europe. Dans ce contexte, l’annonce la semaine dernière de la « première usine » en France des nouveaux fermiers met le feu aux poudres. Le recours au terme de « fermier » par cette start-up passe très mal auprès d’éleveurs qui travaillent avec du vivant dans de petites exploitations et non dans des usines. Et surtout, son soutien financier par le fonds de Xavier Niel, l’un des initiateurs du référendum d’initiative populaire (RIP) pour les animaux, choque le monde de la viande. Comment la filière peut-elle lutter contre ce puissant lobby financier pariant sur sa mort ? En communiquant sur ses bonnes pratiques, en continuant le travail engagé pour améliorer la qualité de ses produits et en rétablissant le lien avec les consommateurs. Pas d’autres moyens.

Les plus lus

vaches laitières dans une prairie
Vaches laitières : après un an de flambée, les prix vont-ils vraiment baisser ?

Les prix des vaches laitières ont commencé leur escalade il y a un an. Si un mouvement de baisse automnale se fait sentir, les…

Poulets JA787 aux Pays-Bas. © Hubbard
Poulet standard : y-a-t-il une vraie bascule vers le poulet ECC ?

Alors que le poulet standard est le moteur de la croissance de la production en France, LDC et Galliance ont annoncé s’engager…

Poule de réforme en élevage sol
Poules de réforme : comment les abattoirs s’adaptent à la baisse de l’offre ?

Les abattages de poules pondeuses de réformes reculent depuis 2021. Entre grippe aviaire, allongement des durées de pontes et…

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

bateau porte conteneur a quai
Bovins : des exportations en baisse de 13 %, des importations en hausse de 6 % au niveau européen

Le solde du commerce extérieur de la filière bovine européenne s’est fortement dégradé au premier semestre 2025, alors que l’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio