Aller au contenu principal

Covid-19 et Brexit : Agrial voit sa performance financière reculer

Le groupe coopératif Agrial a enregistré un résultat net de 60 millions d'euros en 2021, dans la moyenne des cinq dernières années, mais en recul par rapport à 2020. La crise sanitaire et le Brexit ont pesé sur sa performance.

(de gauche à droite) Ludovic Spiers, directeur général et Arnaud Degoulet, président d'Agrial, lors de la présentation à la presse des résultats annuels du groupe le 4 avril 2022.
© Agrial

L'année 2021 fut compliquée pour le groupe Agrial. Entre la crise sanitaire et le Brexit, le groupe coopératif a vu son résultat net reculer de 69 millions à 60 millions d'euros entre 2020 et 2021, et son excédent brut d'exploitation est passé de 232 M Eur en 2020 à 214 M en 2021, un niveau plus bas que celui de 2019 (225 M Eur).

" Nous avons beaucoup souffert au Royaume-Uni. C'est un chaos économique. Nous avons sept usines en Angleterre et on a manqué de personnel et de matières premières. La situation est toujours la même d'ailleurs ", a expliqué Ludovic Spiers, directeur général d'Agrial, à l'occasion de la présentation à la presse des résultats annuels. "Le problème ne vient pas des commandes, le carnet est bon mais nous n'avons pas fonctionné normalement faute de main d'oeuvre tant en production qu'au niveau des transporteurs", a-t-il ajouté, " ce qui explique notre contre-performance en légumes ". Sa branche légumes et fruits frais a réalisé un chiffre d'affaires de 1,4 milliard d'euros. Florette a inauguré une nouvelle usine en Catalogne et une nouvelle station de carotte a été installée pour Priméale.

Nous avons beaucoup souffert au Royaume-Uni, C'est un chaos économique
Ludovic Spiers, directeur général d'Agrial

L'inflation a aussi ajouté aux difficultés, avec "des hausses parfois de 30% sur certains emballages", sans "possibilité de négocier", selon le directeur général. Pour autant, la direction estime que son modèle a fait "preuve de résilience" et que ses résultats sont " conformes à [ses] objectifs".

Un chiffre d'affaires en hausse

Toutefois, le groupe a enregistré un chiffre d'affaires en hausse à 6,218 milliards d'euros, contre 5,957 milliards un an auparavant, du fait de la hausse des cours mondiaux et du redémarrage de la restauration hors foyer.

Alors que son usine de Luçon, en Vendée, a brûlé dans un incendie, le groupe s'est retrouvé avec beaucoup d'excédents laitiers, qui ont été réorientés vers les marchés de commodités. La bonne orientation des cours de la matière grasse et protéique a bénéficié l'année dernière au groupe. L'usine a été reconstruite et son activité a redémarré début mars. L'usine montera progressivement en puissance pour atteindre une production de 24 000 tonnes de mozzarella, représentant plus de 200 millions de litres de lait transformés.

Des besoins en lait de chèvre

Pour sa marque Soignon, le groupe a besoin de plus de lait pour assurer son développement à l'avenir. Un appel aux producteurs a été lancé. Important acteur du marché bio, Agrial s'inquiète de la baisse de la consommation. Comme d'autres acteurs, il a mis un frein aux conversions. En 2021, la branche lait d'Agrial a réalisé un chiffre d'affaires de 2,5 milliards d'euros.

Naissance de La Maison des charcutiers

Sa branche viandes a réalisé une année "correcte mais hétérogène". Son chiffre d'affaires a atteint 540 millions d'euros, affecté par la baisse de la consommation de produits carnés en grande distribution sur les premiers mois, mais bénéficiant de la reprise de la restauration hors domicile et la "belle dynamique des fêtes".

Poursuivant son ambition de développer sa branche viande, le groupe a intégré la société Les Salaisons du Mâconnais l'année dernière, lui permettant de se lancer dans la charcuterie sèche (saucissons uniquement) en complément de la charcuterie cuite. Pour créer des synergies avec ses autres acquisitions Brient, Tallec, Sibert et La Bresse, le groupe les a regroupé dans une même entité afin d'avoir une équipe commerciale et marketing mutualisée, sous le nom de La maison des charcutiers.

 

 

 

Les plus lus

Poule de réforme en élevage sol
Poules de réforme : comment les abattoirs s’adaptent à la baisse de l’offre ?

Les abattages de poules pondeuses de réformes reculent depuis 2021. Entre grippe aviaire, allongement des durées de pontes et…

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

bateau porte conteneur a quai
Bovins : des exportations en baisse de 13 %, des importations en hausse de 6 % au niveau européen

Le solde du commerce extérieur de la filière bovine européenne s’est fortement dégradé au premier semestre 2025, alors que l’…

pièce de boeuf argentin
Comment le bœuf argentin gagne les boucheries de France

Le succès des restaurants de bœuf argentin à Paris s’étend aux boucheries de luxe. Sa notoriété en Europe est soignée en amont…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio