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Coût de production : un indicateur complexe et différents scénarios à définir

« Coût de production : un indicateur aux multiples facettes » tel était le thème d’un webinaire organisé par FranceAgrimer le 8 juillet. Un rendez-vous axé sur la publication d’une étude réalisée par le cabinet Ceresco, avec 5 instituts techniques agricoles, qui dresse l’état des lieux des données de coûts de production agricoles et de leurs méthodes d’évaluation.

© DR

Le rapport de 240 pages s’intitule « Etat des lieux des données de coûts de production agricoles et de leurs méthodes dans les filières conventionnelles et sous SIQOs ». L'étude a été commandée par France Agrimer et réalisée par le cabinet Ceresco en 2020-2021. Elle a mobilisé 5 instituts techniques agricoles (Idele, Ifip, Itavi, Arvalis, CTIFL). C'est un état des lieux complet des sources de données et des méthodes de production d’indicateurs de coûts, pour l’ensemble des productions agricoles conventionnelles, mais aussi pour les filières sous Signe Officiel d'Identification de la Qualité et de l'Origine (SIQO), avec la volonté de connaître l’existant à un échelon régional, voire infrarégional.

L'étude a été commandée pour améliorer les indicateurs dont dispose l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires et mieux appréhender l’accessibilité des données au niveau des SIQOs (Signes Officiels de la Qualité et de l’Origine) pour l’observatoire économique des SIQOs,

Pour accompagner la publication de l’étude, un webinaire a été organisée le 8 juillet sur le thème « Coût de production : un indicateur aux multiples facettes ». L’idée n’est pas du tout de « préparer Egalim 2 » a précisé en préambule Bertrand Oudin, PDG de Ceresco, mais « on ouvre le champ des possibles ». L’étude analyse la « capacité que l’on aura demain à avoir les bons indicateurs ».

 

Plus de 130 entretiens et 9 monographies de filière

Une première phase « exploratoire », avec plus de 130 entretiens, a permis de largement investiguer les structures et outils présents dans les différentes filières et de recenser les freins et les leviers à la mise en place d’indicateurs de coûts de production. Des études de cas approfondies ont également été réalisées. L’ensemble des informations recueillies ont été synthétisées dans 9 monographies de filière : porc, volailles, aquaculture, ruminants lait et viande, grandes cultures, fruits et légumes, plantes à parfum, aromatiques et médicinales, viti-viniculture et horticulture.

C’est quoi un coût de production ? A quoi sert un coût de production ?  Ce sont deux des questions qui ont été posées aux participants lors de plusieurs quizz en ligne. Ces questions paraissent simples mais ne le sont pas. A la première, moins de 30% des répondants ont bien répondu. De même sur la composante des coûts de production. Là encore, le quizz a révélé une grande dispersion des réponses.

Le coût de production d'un produit est égal à la somme des charges engagées pour sa production, ramenée à la quantité produite (ou à une autre unité de production : ha, temps de travail...).

« Il faut bien faire la différence avec le prix de revient » prévient Bertrand Oudin. Pour le coût de production, on enlève les aides et les produits non affectables à l’atelier lui-même. Dans les charges d’exploitation est intégré le travail des éventuels salariés.

Autre interrogation : comment va-t-on arriver demain à produire des indicateurs alors que l’évolution va dans le sens d’une segmentation des filières ? « Il est parfois difficile d’avoir des convergences entre filières, » note Lisa Leclerc de l’Ifip.

Quatre grands types d'objectifs possibles

Les coûts de production peuvent répondre à 4 grands types d’objectif.

En fonction de ce qui est visé, la méthode d’évaluation du coût de production ne sera peut-être pas la même. Les objectifs recherchés influencent le type d’indicateur recherché.

Un sujet ardu

La méthode de calcul varie aussi en fonction de la taille de l’échantillon. Si l’on utilise la moyenne arithmétique ou la moyenne modérée, on n’obtient pas les mêmes résultats. « Attention, les outils ne sont pas encore standardisés, » prévient Bertrand Oudin.

En fonction des objectifs recherchés, les coûts d’obtention de ces indicateurs pourront être différents.

Autre paramètre à prendre en compte : l’aspect privé ou public des données. Privatisation des données ou intervention publique avec diffusion obligatoire ? Quels scénarios ? « Demain, quid de ces équilibres qui ne sont pas aboutis ? » interroge Bertrand Oudin.

Enfin, les facteurs extra-économiques comme l’environnement et le climat sont à considérer également.

« C’est un sujet très complexe et très ardu, » commente Bertrand Oudin. « Est-ce qu’on va définir des standards, comment favoriser la collecte de données ? ». Le développement de plateformes telles que Agdatahub peut-être envisagée demain. « On est très très loin d’avoir une uniformisation de la méthode » conclut Bertrand Oudin.

 

Nouveaux usages du coût de production                                                                                                                                L’incertitude grandissante à laquelle doit faire face le monde agricole (changement climatique, évolution des attentes sociétales, attractivité du métier dans un contexte de renouvellement très important des chefs d’exploitation...) incite à la mutualisation des risques afin de sécuriser les volumes de production. Dans ce contexte, la prise en compte d’indicateurs de coûts de production est de plus en plus recherchée car permet d’objectiver la prise de risque afin de mieux la partager (ex: mesure du surcoût lié à un changement de pratique, argument technico voire socio-économique dans la répartition de la valeur ...). On voit ainsi apparaître de nouveaux usages au coût de production, comme par exemple dans le cadre de la contractualisation. Ceresco / FranceAgrimer

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