Peu de sélection en Chine
Le troupeau allaitant chinois compte un très grand nombre de races bovines. Tour d’horizon de ce cheptel majoritairement viande.
La Chine est devenue en 2013 un des premiers importateurs mondiaux de viande bovine. Conscient de cette nouvelle dépendance, le gouvernement a lancé l’année dernière un plan de relance de l’élevage bovin à l’horizon 2020. Mais à quoi ressemble le cheptel bovin chinois ? Il compte environ 100 millions de bovins de races à viande, 12 millions de bovins lait, 22 millions de buffles et 7 millions de yacks. « La plupart des bovins de l’Empire du Milieu n’ont jamais été sélectionnés ni pour le lait, ni pour la viande, mais pour le travail. Leur rendement est donc faible », note Jean-Marc Chaumet du département économie de l’Institut de l’élevage. Il existe 72 races bovines au total, dont 52 d’origine locale, sept sélectionnées et 13 d’origine étrangère. Parmi les races locales, « la Qinchuan, la Nanyang, la Luxi, la Jin’nan et la Yanbian sont les plus représentées. Quatre d’entre elles se situent dans les plaines centrales de la Chine, là où se concentre la production viande. La cinquième est localisée à proximité de la frontière coréenne. Elles semblent les plus adaptées pour développer de vraies races allaitantes grâce à leur gabarit plus important et à leur meilleure conformation par rapport aux autres races locales », poursuit-il. Malgré tout, leur vitesse de croissance, leur conformation et leur rendement en carcasse restent médiocres.
Treize races d’origine étrangère se sont implantées en Chine
Les travaux systématiques sur l’amélioration génétique des bovins ont vraiment commencé à partir des années 1990. Cependant, les races sélectionnées ne représentent encore aujourd’hui que 18 % de l’effectif total. L’amélioration des races bovines, en Chine, avance ainsi lentement. Au total, 28 races étrangères ont été importées dans le pays, 19 de type viande et 9 de type laitier. Seulement treize se sont vraiment implantées, notamment la Simmental – conduite en viande. Une race Simmental chinoise a d’ailleurs été développée. On rencontre également la Charolaise, l’Angus, la Limousine, la Hereford… Une étude chinoise comparant trois races locales à des races importées (Simmental et Limousine) a montré que ces dernières disposaient de meilleurs résultats économiques que les premières « grâce à de meilleurs GMQ, coût de production et rendement à l’abattage. » Toutefois, les races locales se valorisent mieux, grâce à leur persillé de viande supérieur, qui plaît au consommateur. Une conduite en croisement a été testée, mais un manque de coordination n’a pas permis d’aboutir. De plus, le plan de relance précise que la Chine doit s’appuyer sur les ressources locales chinoises avec une introduction « rationnelle » des lignées améliorées en provenance de l’étranger.
Pour en savoir plus : Idèle Chine n° 8 mars 2014