Pêches et nectarines : que nous réserve la récolte 2025 en Europe ?
Les traditionnelles prévisions de récolte de pêches et nectarines, organisées par Medfel, ont tablé sur une récolte européenne 2025 qui pourrait être déficitaire, l’Espagne ayant subi des tempêtes de grêle depuis fin mars, et la Grèce des vagues de gel en mars et en avril. La France et l’Italie sont stables comparés à l’année dernière mais pas au plein potentiel.
Les traditionnelles prévisions de récolte de pêches et nectarines, organisées par Medfel, ont tablé sur une récolte européenne 2025 qui pourrait être déficitaire, l’Espagne ayant subi des tempêtes de grêle depuis fin mars, et la Grèce des vagues de gel en mars et en avril. La France et l’Italie sont stables comparés à l’année dernière mais pas au plein potentiel.


La récolte européenne 2025 de pêches et nectarines devrait être déficitaire. Selon les prévisions Europêch’ diffusées par Medfel le 20 mai, avec un total de 2,58 millions de tonnes de pêches et nectarines rondes et plates*, la récolte européenne est prévue en baisse de -6 % comparé à 2024 (mais en hausse de +7 % comparé à la moyenne 2019-2023).
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Si la France et l’Italie sont annoncées sur un potentiel moyen-bas, et stables comparés à l’année dernière, ce sont des baisses qui sont prévus en Espagne et en Grèce. La Grèce a subi en mars et début avril, comme la Turquie, de fortes vagues de gel. Comme en abricots, plusieurs accidents climatiques ont touché les régions espagnoles de Badajoz, Murcie et Lerida (orages de grêle ces derniers jours) ce qui impactera sur les volumes mis sur le marché.
- Grèce : 338 000 tonnes de pêches et nectarines (-22 % sur un an ; +14 % sur 5 ans) ;
- Espagne : 1 139 460 tonnes de pêches et nectarines (-5 % sur un an ; +8 % sur 5 ans) ;
- Italie : 869 558 tonnes de pêches et nectarines (stable sur un an et stable sur cinq ans) ;
- France : 232 418 tonnes de pêches et nectarines (stable sur un an et +19 % sur cinq ans) ;
*A ce jour seule l'Espagne identifie à part les pêches plates. Pour les autres pays, les volumes sont très faibles et intégrés aux pêches.
Avec ce déficit de volumes, le marché européen s’annoncerait plutôt équilibré voire en légère tension.
« Mais n’oublions pas que les volumes ne sont pas la donnée la plus importante, rappelle Manel Simon (Afrucat). La précocité est une donnée très importante. Il faudra voir une semaine après l’autre, notamment comment les différentes zones vont entrer sur le marché. »
La météo est une composante essentielle du déroulement d’une campagne. En pêches et nectarines, une belle météo peut induire « une hausse de +30 à +50 % de la consommation et autant dans l’autre sens si le temps se gâte », comme le rappelle Raphaël Martinez (AOP Pêches et Nectarines de France).
Grèce : « chaque année il y a des problèmes »

En Grèce, la forte vague de gel en mars avec des températures jusqu’à -8° en pleine période de floraison, puis à nouveau début avril avec un peu de neige aura raison de la production grecque de pêches et nectarines, qui devrait chuter de -22 % sur un an.
« Chaque année il y a des problèmes, regrette Georges Kantzios (Coopérative Asepop). Ce qui explique pourquoi la production cette année est supérieure à la moyenne quinquenale. »
Après la précocité de l’année dernière, la campagne grecque est annoncée avec un retard de 10 jours en raison du mauvais temps (pluies et températures fraîches) que la Grèce observe depuis fin avril. « Mais depuis dimanche dernier il fait beau et chaud », glisse Georges Kantzios.
Italie : stable au global mais baisse en Emilie-Romagne, berceau de l’exportation

En Italie, floraison et nouaison se sont bien passées, selon Elisa Macchi (CSO Ferrara). « Nous ne sommes pas au plein potentiel en raison de l’alternance dans des vergers », précise-t-elle.
Si le Sud, principale zone de production des pêches et nectarines italiennes, est annoncé en hausse, l’Emilie-Romagne devrait accuser une baisse de récolte de -14 % en raison de l’alternance et du gel. Or, l’Emilie-Romagne est le berceau des principales entreprises exportatrices, donc cela pourrait avoir un impact sur le niveau de volumes mis sur le marché européen.
En revanche, l’Italie souffre d’une baisse continue des surfaces. Elles sont cette année de -3% sur un an, ce qui est un ralentissement par rapport aux années précédentes. La baisse se fait plutôt au Nord qu’au Sud, et concerne davantage les pêches que les nectarines.
Espagne : quel impact de tous les orages de grêle ?

Après une sortie de sécheresse au nord de la vallée de l’Ebre et un potentiel de production qui s’était pleinement exprimé en 2024, et malgré un floraison 2025 sans accident climatique, l’Espagne devrait accuser une baisse de ses volumes de pêches et nectarines.
Le pays a subi une succession d’orages de grêle depuis la fin du mois de mars et jusqu’à ces jours derniers en Catalogne, Aragon et dans la région de Murcia notamment. Les impacts de ces derniers orages de grêle n’ont souvent pas pu être pris en compte dans les estimations de ces prévisions de récolte arrêtées au 15 mai et ces prévisions devront être ré évaluées dans les prochaines semaines.
Par région : l’Andalousie a subi des précipitations pendant la floraison et la maturité des premiers fruits et sa récolte est donc prévue un peu en baisse. Extremadura devrait être stable. Murcia a subi ces derniers jours des orages de grêle dont les conséquences sont encore difficiles à évaluer ; la récolte était annoncée en légère baisse sur un an mais il faudra faire les comptes après l’évaluation des orages de grêle. La Catalogne serait très légère baisse par rapport à l’année dernière qui n’était elle-même pas élevée. En Aragon, les orages de grêle du printemps induirait une baisse de récolte de -13%.
Santiago Vazquez (Fédération des coopératives espagnoles) annonce aussi des « calibres plus appropriés » pour certaines variétés. « Il y a aussi beaucoup de retard et les fruits arrivent sur le marché au ralenti. »
En Catalogne plus spécifiquement, il est encore difficile d’estimer les conséquences des orages de grêle. Le retard est estimé de 5 à 10 jours. « Mais nous ne sommes pas encore à mi-juin, où le retour de la chaleur est annoncée. Les récoltes vont avancer et se mettre à niveau », assure Manel Simon. Et de rappeler que cela fait 4 ans que le plein potentiel productif n’a pas été atteint en raison du climat.
Et les pavies ?
La récolte européennes de pavies, destinées à l’industrie, est estimée à 625 776 tonnes, soit -12 % sur un an et -13 % sur 5 ans. Les pavies sont majoritairement produites en Grèce et en Espagne.
- Grèce : 268 900 tonnes de pavies (-19 % sur un an ; -25 % sur cinq ans) ;
- Espagne : 301 326 tonnes de pavies (-5 % sur un an ; +5 % sur cinq ans) ;
- Italie : 51 788 tonnes de pavies (-10 % sur un an ; -22 % sur cinq ans) ;
- France : 3 762 tonnes de pavies (+2 % sur un an et -1 % sur cinq ans).
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