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Poutine relègue le champagne AOC français à un simple « vin à bulles » en Russie

Pour ne pas faire d’ombre aux vins effervescents russes et notamment à la production ancestrale en Crimée, Vladimir Poutine a signé le 2 juillet un texte conduisant les exportateurs français à ne plus pouvoir mentionner « champagne » sur les étiquettes. En Russie, le seul champagne sera désormais celui produit sur le territoire russe, Crimée comprise.

© Maman Voyage

Mis à jour le 27 octobre.

Depuis le 2 juillet, une modification de la loi russe sur le commerce des produits alcoolisés oblige les distributeurs de champagne à troquer le titre prestigieux de "champagne" contre celui de "vin pétillant" sur la contre-étiquette des bouteilles écrite en cyrillique, réservant la dénomination " Champanskoïe " aux producteurs russes de vins pétillants.

La France a obtenu de la Russie un moratoire de deux mois sur la mise en œuvre de cette récente loi russe empêchant le champagne d'utiliser son propre nom en alphabet cyrillique, a annoncé le 26 octobre à l'AFP (Agence France presse) le ministre délégué au Commerce extérieur, Frank Riester. « La France a obtenu de la Russie l'entrée en vigueur aujourd'hui d'un moratoire sur la mise en œuvre de la loi viti-vinicole russe jusqu'au 31 décembre », a affirmé le ministre dans une déclaration écrite. « Cela ne règle pas tout, et nous sommes déterminés à faire avancer définitivement la question pendant cette période de travail qui s'ouvre », a-t-il ajouté. « Nous restons totalement mobilisés pour protéger nos exportateurs, défendre nos indications géographiques et faire rayonner notre excellence agricole », a poursuivi M. Riester.

L’appellation « champagne » réservée aux producteurs russes

« Il n’est champagne que de la Champagne », c’est la phrase d'accueil sur le site du Comité Champagne, l'interprofession des vins de Champagne. La loi du 2 juillet 1990 y est également rappelée : « Le nom géographique qui constitue l’appellation d’origine ou toute autre mention l’évoquant ne peuvent être employés pour aucun produit similaire ni pour aucun autre produit ou service lorsque cette utilisation est susceptible de détourner ou d’affaiblir la notoriété de l’appellation ».

Le Comité Champagne et l’Inao favorisent la mise en place d’accords de protection réciproques entre pays. De très nombreux pays ont ainsi passé des accords de protection, sous l’impulsion notamment de l’Union Européenne. Mais en Russie, Vladimir Poutine n’a visiblement pas décidé de tenir compte de ce texte. Ce vendredi 2 juillet, il a donné son accord à un amendement de la réglementation des boissons alcoolisées en Russie. L’information est rapportée par Paul Gogo, correspondant à Moscou du journal Le Monde. L’amendement de la loi russe prévoit que seuls les producteurs russes auront le droit d’afficher l’appellation « champagne » sur leurs bouteilles. Pour les vins importés, la mention sur les étiquettes sera « vins à bulles ». Les Russes ont donc décidé de ne pas tenir compte de la protection de l’appellation française « champagne AOC ».

Les exportateurs français ont cédé aux Russes

D’autres revues relatent le sujet préoccupant pour le marché du champagne. « La Russie ne veut plus du champagne français » titre Le point ce 5 juillet. « Poutine sème le trouble sur le marché russe du champagne,» peut-on lire dans Les Echos du 4 juillet.

Le « champagne soviétique » a été créé dans les années 1930. Il était produit en masse et avait pour objectif de le rendre accessible à tous, explique l’article du Monde. Le journal ajoute que « les autorités russes souhaitent certainement mettre en avant les producteurs de vins pétillants locaux ». La Crimée produit également des vins qui font sa fierté. Depuis son annexion en 2014, la production de la péninsule connaît un fort développement de son marché en Russie.

Pour poursuivre leurs exportations, les exportateurs français vont devoir se plier aux volontés des Russes et changer leur étiquetage. Le champagne AOC français va devoir être renommé « vin à bulles ».

En signe de protestation, Moët-Hennessy (groupe LVMH) a suspendu ses exportations vers la Russie durant quelques jours, relate le site Sputnik. La « bagarre du champagne » racontée par BFM Business  n’aura été que de courte durée. Finalement, le groupe français a cédé à la Russie, rapporte Courrier international.

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