Céréales : l’effet du changement climatique sur les rendements mondiaux de blé, de maïs et d’orge estimé par des chercheurs
Une récente étude de l’université de Stanford évalue la diminution des rendements mondiaux des cultures de blé, de maïs et d’orge à respectivement 10 %, 4 % et 13 % depuis 50 ans à cause du changement climatique. Les chercheurs soulignent l’effet de de la sécheresse de l’air, un facteur de stress des cultures, en particulier dans les régions tempérées comme en Europe.
Une récente étude de l’université de Stanford évalue la diminution des rendements mondiaux des cultures de blé, de maïs et d’orge à respectivement 10 %, 4 % et 13 % depuis 50 ans à cause du changement climatique. Les chercheurs soulignent l’effet de de la sécheresse de l’air, un facteur de stress des cultures, en particulier dans les régions tempérées comme en Europe.

Le changement climatique affecte déjà les rendements mondiaux de certaines cultures, selon une étude de l’université de Stanford, publiée début mai dans la revue scientifique PNAS que Reussir.fr a pu consulter. Les chercheurs estiment que les rendements mondiaux des cultures de blé, de maïs et d’orge ont diminué respectivement de 10 %, 4 % et 13 % depuis 50 ans à cause du changement climatique.
Dans leur étude, les scientifiques ont synthétisé des données agroclimatiques des cultures étudiées depuis les 50 dernières années, qu'ils ont ensuite relié à leur productivité. En plus de l'augmentation de température, les chercheurs soulignent l'importance de prendre en compte la sécheresse de l'air, un facteur de stress des cultures. Un paramètre qui « augmente rapidement dans la plupart des régions agricoles », indiquent les chercheurs, et en particulier dans les régions tempérées comme l'Europe ou l'Asie de l'Est.
Des effets « bénéfiques » du CO₂ pour les cultures de soja et de riz
Ces pertes de rendements « ont probablement dépassé les bénéfices liés à l’augmentation du dioxyde de carbone (CO₂) sur la même période », expliquent les chercheurs. Car l’augmentation de CO₂ peut notamment stimuler la photosynthèse et donc la croissance des plantes, soulignent-ils. L’étude montre ainsi que pour les cultures de soja et de riz, les pertes de rendements mondiaux liées au climat sur la période ont été compensées par ces effets « bénéfiques » du CO₂.
Lire aussi : Mycotoxines : le changement climatique accroît le risque d’exposition, selon une étude européenne
Des modèles climatiques qui restent à améliorer
Les chercheurs ont aussi comparé leurs résultats à ce que des modèles climatiques auraient prédit. Et très souvent, les prédictions de pertes de rendements sont « très similaires » aux observations, indiquent les scientifiques. Ce qui prouve l'utilité des modèles climatiques pour prédire les changements dans les régions agricoles.
L’asséchement de l’air en Europe sous-estimé par les modèles
Toutefois, les chercheurs observent deux « surprises » dans les prédictions. D’abord, les modèles « surestiment largement l’ampleur du réchauffement et de l’assèchement subis par les cultures d’été en Amérique du Nord ». Cela serait lié à une anomalie de température observée localement depuis plus de 20 ans, selon les scientifiques. Aussi, les modélisations « sous-estiment » l’assèchement de l’air dans « la plupart des régions tempérées de culture » comme l’Europe ou la Chine.
Même si ces deux « surprises » se compensent à l’échelle mondiale, il est important de résoudre ces incertitudes au vu de leur poids dans la production alimentaire mondiale, soulignent les auteurs. De meilleurs modèles aideront à « affiner les estimations d'impact et les stratégies d'adaptation » associées, expliquent-ils.
Lire aussi : Nouveau Plan d’adaptation au changement climatique : quelles sont les mesures concernant l’agriculture ?