Vins : l’exportation se tient à l’écart de la morosité
En avril dernier, le total des sorties de vins et de spiritueux a atteint 622 millions d'euros soit près de 16 % de mieux qu'en avril 2005. Une confirmation de ce qui se passe depuis quelques mois, puisque sur les quatre premiers mois de l'année, la valeur de nos ventes extérieures pour l'ensemble de ces produits a représenté 2,47 milliards d'euros, soit une progression de 18 %. Sur 12 mois mobiles, le bilan reste aussi très favorable avec 8,11 milliards d'euros soit une progression de 8,6 %. En ce qui concerne le vin, dans son ensemble, les volumes ont légèrement reculé en avril (-1,5 %) mais ont sensiblement progressé en valeur (+11 %) réalisant 438 millions euros, ce qui porte le bilan du premier tiers de l'année à 1,73 milliard d'euros, soit 1 % de mieux que pour la période correspondante de 2005.
Bordeaux, ça passe, le Languedoc à la peine
Dans un marché difficile, voire en crise pour certaines régions et catégories de vins, le catastrophisme n'est pas de mise en ce qui concerne les exportations vinicoles françaises dont le bilan général indique pour le premier tiers de l'année une orientation largement positive. Ce bon résultat d'ensemble ne concerne cependant pas au même titre tous les types et origines des vins. Le Champagne confirme sa position de leader, réalisant à lui seul en avril 122 millions d'euros soit une progression de 24 % mais aussi de 14 % en volume après un léger flottement en mars.
Les exportations d'AOC et VDQS tranquilles ont atteint en avril 235 millions d'euros, en hausse de 14 %, pour un volume strictement stable. Les Bordeaux arrivent en tête des AOC avec une double progression sensible en volume (+14 %) comme en valeur (+40 % !) avec près de 111 millions d'euros. Les Bourgogne, par contre ont légèrement régressé en volume (-1,4 %) et en valeur (-2,4 %), leur voisin Beaujolais accusant un recul de 25 % en volume et de près de 18 % en valeur. Néanmoins, sur les 4 premiers mois de l'année, le retard du beaujolais n'est « que » de 5,7 % sur l'an dernier. Les AOC du Languedoc-Roussillon peinent, avec une baisse de 18 % en volume et de 8 % en valeur. Le Val de Loire encaisse un retrait de près de 20 % en valeur, l'Alsace de 5 %, tandis que la comparaison est difficile à établir pour les Côtes du Rhône en raison de données faussées dans les statistiques des douanes en 2005.
Les exportations de vins de pays ont subi en avril un recul de l'ordre de 12 % en volume comme en valeur, qui a frappé plus durement la les vins blancs que les rouges, et la dégradation des prix des vins de table a été telle que malgré une augmentation de 6,8 % en quantité, la recette a baissé de 11,4 %.
Importations stables
Si les exportations marquent encore une belle progression par rapport à avril, les importations sont remarquablement stables, permettant ainsi à l'excédent de s'améliorer encore. Sur les 4 premiers mois de l'année, les importations de vin (effervescents et tranquilles) ont représenté 145 millions d'euros, contre 143 l'an dernier, le solde positif atteignant 1,6 milliard d'euros. Pour les spiritueux, les importations sont strictement au même niveau que pour les 4 mois de 1005, soit 191 millions d'euros et l'excédent s'élève à 561 millions d'euros contre 436 pour la même période de 2005.