A Robert
Ne pas commenter la chose jugée, c’est bon pour un ministre, pas pour un journaliste. Je ne dirai pas à quel jugement je pense : l’intéressé ne souhaite pas que son nom soit jeté en pâture, notamment dans ce journal qui s’adresse à son milieu professionnel. N’empêche que la décision récente qui l’a frappée, dont nous avons rendu compte dans Les Marchés, a stupéfié ses amis. Voici un homme de juste notoriété qui a fait son métier comme tout le monde le pratiquait au moment des faits, qui n’y a pas accumulé de fortune, qui a toujours payé ses fournisseurs, ses impôts, son personnel ; voici un homme qui a permis à sa filière et à sa région d’exporter, de créer des emplois, de se développer dans un secteur exigeant et fragile ; et voila un homme marqué du sceau d’infamie, qui ose à peine sortir dans la rue de crainte de subir les regards lourds de la foule imbécile. Je dis que quand on en arrive à de telles extravagances, c’est que les choses ne vont plus, et que de mauvais réveils se préparent. Je sais, cette rubrique a d’habitude un ton plus badin, pour ne pas dire superficiel. Mais j’ai entendu cet homme parler, sa sincérité et sa douleur m’ont touché. Je le salue.