Raffarin contre « la vie chère » : Leclerc conforté, la FCD perplexe
Même si l’appel de Jean-Pierre Raffarin à « revenir sur les arrondis pratiqués lors du passage à l’euro » a semblé maladroit aux dirigeants de la grande distribution, sa prise de position « contre la vie chère » ne peut laisser celle-ci indifférente. Michel-Edouard Leclerc a été le premier à applaudir le Premier ministre, car il « prend à son compte le travail mené depuis trois mois par Nicolas Sarkozy », en passe de quitter Bercy, a déclaré le patron des Centres E.Leclerc à l’AFP. Surtout, il perçoit les prémisses d’une future réforme de la loi Galland sur la revente à perte, pour laquelle il fait campagne depuis des mois. Les autres enseignes et la FCD n’ont pas souhaité réagir officiellement aux propos de M. Raffarin, mais trois d’entre elles ont manifesté leur perplexité au sujet des « arrondis ». La Banque de France avait en effet édicté des règles précises d’arrondi, auxquelles les distributeurs s’étaient pliés.
Autre cause d’étonnement : le Premier ministre était jusqu’alors connu en tant que défenseur du petit commerce. Quand il était ministre des PME, du Commerce et de l’Artisanat, il avait élaboré une loi, votée en 1996, qui a fortement restreint l’expansion des hypermarchés. Celle-ci avait été votée en même temps que celle de son ami Yves Galland, lui-même ministre délégué aux Finances.Le ministre des Finances Nicolas Sarkozy doit reprendre la main sur le dossier ces jours-ci, avec une nouvelle rencontre avec la distribution. Celle-ci commence depuis trois semaines à appliquer la baisse de 2 % du prix des grandes marques qu’il a insufflée.