Portugal
Après le feu, l’exode
Dans les régions difficiles, les petits exploitants ont quitté la terre, en raison surtout de l’arrêt du ramassage du lait. Ces régions ont été envahies par la broussaille et la forêt. Un plan massif de reboisement a été organisé et l’on a planté à la place d’essences locales des eucalyptus à croissance rapide, mais hautement inflammables, pour l’industrie du papier. Sur des centaines de milliers d’hectares, tout a brûlé cette année, détruisant au passage les moyens d’existence des dernières familles paysannes. Les Portugais émigrent à nouveau vers les pays du nord : il faudra des décennies pour exploiter à nouveau les zones qui ont brûlé. Entre temps, les entreprises du secteur papier pourront s’accaparer à bon prix les parcelles familiales, disent ces Portugais désespérés. Pour leur malheur, le fonds européen de solidarité ne s’applique pas en cas de sécheresse ou d’incendies, qui sont pourtant les calamités principales des pays méditerranéens qui cotisent à ce fonds comme les autres.